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Comédies

Le petit monde de Don Camillo (1951)

Dans un petit village italien de la plaine du Pô, la rivalité est permanente entre Peppone, le maire communiste qui vient de triompher aux élections et don Camillo, le curé de choc, qui parle quotidiennement au Christ dans son église. Chacun à la tête de clans opposés, les deux hommes restent malgré tout amis depuis l'enfance. Ainsi, lorsque deux jeunes issus de familles rivales décident de fuir pour vivre leur amour, ils s'allient secrètement pour les aider…

France, Italie / 1951 / 1 h 41 min.

Réalisateur(s) : Julien Duvivier

Acteur(s) :  Fernandel, Gino Cervi, Sylvie...

En résumé

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Fernandel, du music-hall à don Camillo
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Fernand-Joseph-Désiré Contandin est né à Marseille en 1903 et décédé à Paris en 1971. Son surnom de Fernandel lui vient de sa belle-mère qui l'appelait "Fernand d'elle" quand il courtisait sa fille. Il prend ce nom pour la première fois en faisant ses débuts au music-hall à la fin des années 1920. C'est en effet par la chanson qu'il se fait d'abord remarquer, des chansons humoristiques qu'il met en scène en jouant de sa "gueule de cheval" comme il la désignait lui-même. Il a d'ailleurs toujours poursuivi une carrière de chanteur en plus de celle d'acteur et certains de ses titres sont restés célèbres (Ignace, Simplet ou Félicie aussi).

En 1930, il joue des sketches dans une revue à Paris et est remarqué par le réalisateur Marc Allégret qui lui confie le rôle d'un groom dans son film Le blanc et le noir. Puis en 1931, c'est Jean Renoir qui lui offre un rôle plus important dans On purge bébé, adaptation d'une pièce de Georges Feydeau, et enfin, en 1932, Fernandel est la vedette principale du film Le rosier de Mme Husson de Dominique Bernard-Deschamps d'après une nouvelle de Guy de Maupassant. Il y joue un jeune homme naïf, victime des femmes, un rôle qu'il interprétera souvent par la suite.

Les succès s’enchaînent ensuite, en particulier grâce à sa collaboration avec l'écrivain-cinéaste Marcel Pagnol. Son accent marseillais fait merveille dans les films que ce dernier adapte de ses œuvres écrites : Angèle (1934), Regain (1937), Le Schpountz (1938), La Fille du puisatier (1940), et plus tard Topaze (1951).

Mais c'est son personnage de don Camillo qui fera de lui une icône immortelle, qui fut même pastichée dans les années 70 pour une publicité pour des pâtes !

Histoire d'un méga succès

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Don Camillo est né sous la plume d'un écrivain italien, Giovanni Guareschi, au lendemain de la 2nde Guerre mondiale. Guareschi raconte ses aventures pour la première fois dans son journal satirique, Candido : l'histoire d'un prêtre qui reçoit un jour la confession d'un maire communiste, venu lui raconter qu'il est l'auteur des coups de bâtons subis par le prêtre. A la fin de la confession, c'est ce dernier qui botte les fesses du maire ! Les personnages sont placés : deux fortes personnalités, bagarreurs au grand cœur qui savent s'unir face à l'adversité. Le succès est immédiat et les projets d'adaptation cinématographique naissent. C'est finalement une production franco-italienne qui fera vivre le projet, avec un réalisateur français à sa tête, Julien Duvivier, et, au départ, uniquement des acteurs italiens, dont Guareschi lui-même pour incarner Peppone, tandis que Gino Cervi devait jouer don Camillo. Mais les essais de Guareschi en tant qu'acteur sont peu convaincants, et Julien Duvivier a l'idée de faire appel à Fernandel. Celui-ci vient d'interpréter un moine dans L'Auberge rouge et il refuse d'abord : "Si j'accepte votre curé, on ne me verra plus qu'en soutane"… Il demande un cachet énorme, persuadé qu'on le lui refusera. Mais les producteurs acceptent et Fernandel est bien obligé à son tour d'accepter le rôle… Et effectivement, devant le succès du personnage, il portera la soutane de nombreuses fois !

 

En 1953 pour Le Retour de don Camillo, puis en 1955 pour La Grande Bagarre de don Camillo, en 1961 pour Don Camillo Monseigneur et enfin en 1965 dans Don Camillo en Russie. Un autre film est prévu en 1971 mais Fernandel, malade, meurt avant d'avoir pu commencer le tournage et un autre acteur reprend le rôle. Le public boude le film et la saga s'arrête. Mais quel succès avant ! Le Pape de l'époque, Pie XIII, demande même à rencontrer Fernandel pour voir ce prêtre qui fait tant rire l'Europe ! Et le village de Brescello (Italie) dans lequel est tourné le film a édifié un musée et deux statues à la gloire de Peppone et don Camillo…

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Outre la sympathie qu'inspirent les deux personnages, le film est aussi le reflet d'une réconciliation douloureuse au sortir de la guerre. Les fascismes étant vaincus (Mussolini en Italie a été exécuté en 1945), de nouvelles règles politiques se mettent en place. Le parti communiste a été l'un des artisans de la victoire sous l'influence de Staline, il bénéficie d'un engouement populaire et gagne de nombreuses communes italiennes. C'est ce contexte que décrit Guareschi en pointant les contradictions des uns et des autres. Ainsi, dans Le petit monde de Don Camillo, la vieille institutrice du village, qui regrette la chute de la Royauté, convainc Peppone de mettre un drapeau royaliste sur son cercueil. Bien embêté car farouchement anti royaliste, il accède toutefois à son désir par respect pour la vieille dame. Les italiens communistes sont restés attachés à certaines traditions catholiques, comme Peppone qui veut faire baptiser son fils, discrètement, par don Camillo… Guareschi explique, à travers les aventures des deux compères, que seule la conciliation peut amener des résultats positifs pour redresser le pays. Un parti-pris qui fait mouche auprès du public et contribue aussi sans doute au succès des films !

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