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Fantastique

King Kong (1933)

Le réalisateur Carl Denham envisage de tourner un film sur la mystérieuse « Skull Island » (l'île du Crâne) après être entré en possession d'une carte mentionnant son existence au large de Sumatra. Il embarque avec son équipe, dont une jeune figurante débutante, Ann Darrow, sur le navire SS Venture commandé par le capitaine Englehorn. Durant le voyage, Ann tombe amoureuse du second de l'équipage, Jack Driscoll. Une fois dans l'île, l'équipe rencontre une population indigène vouant un culte à un mystérieux dieu Kong. Ils enlèvent Ann pour l'offrir en sacrifice à ce dernier. En tentant de la délivrer, les explorateurs découvrent que l'île est en fait peuplée de créatures préhistoriques féroces qui déciment la moitié d'entre eux… Kong est lui-même un singe gigantesque ! Mais Jack réussit à délivrer la jeune femme. Denham décide alors de capturer le gorille pour l'emmener à New York où il sera exposé comme bête de foire…

En résumé

Etats-Unis / 1933 / 1 h 35 min.

Réalisateur(s) :  Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack

Acteur(s) :  Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot,…

Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack : du cinéma animalier à King Kong
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Merian Caldwell Cooper (1893-1973) et Ernest B. Schoedsack (1893-1979) constituent l'un des duos de cinéma les plus célèbres. Cooper ne se destinait pas au cinéma et a démarré par une vie d'aventures. A sa sortie de l'école militaire, il s'engage dans le conflit de la Première Guerre Mondiale comme aviateur, puis, après la guerre, il intègre l'armée polonaise pour combattre les communistes russes. Il rencontre Ernest B. Schoedsack en 1919 à Vienne en Autriche selon certaines sources, en 1920 en Pologne selon d'autres. Ce dernier a lui, dès le départ, choisi de travailler pour le cinéma. Il débute sa carrière dans les studios hollywoodiens en 1913 en tant que cadreur, puis il s'engage dans le conflit mondial comme cameraman pour les actualités. Un esprit d'aventure également…

Les deux hommes admirent le travail de Robert Flaherty, réalisateur en 1922 d'un fameux documentaire sur les Eskimos, Nanouk. Leur premier projet de cinéma est donc un documentaire, Grass, qu'ils tournent en Iran en 1925, Cooper à la production et Schoedsack à la réalisation. Il relate la transhumance d'une tribu nomade. Puis ils enchainent avec Chang, un autre documentaire sur la vie d'un village du Siam (ancien nom de la Thaïlande) et l'amitié particulière entre un enfant et un éléphant. Ces deux films les font remarquer des producteurs d'Hollywood. Alors qu'ils cherchent à tourner un nouveau documentaire sur les gorilles sans trouver de financement, la RKO leur commande deux films d'horreur…

King Kong, un monstre créé pour le cinéma
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Le premier film, Les chasses du Comte Zaroff, sort en 1932. Il raconte l'histoire d'un aristocrate passionné de chasse mais dont le gibier préféré est l'homme… Il poursuit ainsi les infortunés naufragés qu'il recueille sur son île ! L'héroïne de ce film est déjà interprétée par Fay Wray, la blonde Ann de King Kong.

Si ce premier film est l'adaptation d'un roman, l'histoire de King Kong est en revanche purement inventée pour le cinéma, par Merian C. Cooper essentiellement, aidé par l'écrivain Edgar Wallace et les scénaristes Ruth Rose (l'épouse de Schoedsack) et James Creelman. Outre son projet de documentaire sur les gorilles, Cooper s'inspire de récits d'expéditions qui se multiplient depuis la fin du 19ème siècle, à la recherche de régions du monde encore inconnues et de nouvelles espèces animales et végétales. Cooper aurait ainsi été fasciné par l'une d'entre elle qui a fait connaître le plus gros reptile terrestre, le varan de Komodo. Il découvre en même temps les dessins d'un certain Willis O'Brien pour un film sorti en 1925, Le Monde perdu. C'est l'adaptation d'un roman d'Arthur Conan Doyle, dans lequel des explorateurs découvrent une montagne peuplée de monstres préhistoriques et d'hommes singes ! Il a enfin tous les ingrédients de King Kong : des cinéastes aventuriers (une image d'eux-mêmes ?), un monde perdu et un monstre sanguinaire qui s'attendrit devant une jeune femme blonde...

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Willis O'Brien animant les dinosaures du film Le Monde perdu (1925)

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Comprendre les effets spéciaux avec C'est pas sorcier

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La recette d'un film culte
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Cooper s'empresse de recruter Willis O'Brien pour la réalisation des effets spéciaux. Ce dernier reprend la technique qu'il a inventé pour Le Monde perdu : l'animation image par image de maquettes (l'inventeur du célèbre stop-motion, c'est lui !). Pour King Kong, grâce à un budget conséquent, il peut perfectionner sa technique, donnant ainsi au film un réalisme impressionnant pour l'époque, et encore aujourd'hui !

Le grand singe n'a ainsi jamais été interprété par un homme caché sous un déguisement, contrairement au remake de 1978 : plusieurs maquettes ont été réalisées, dont des reproductions géantes de sa main et de ses pieds pour quelques scènes en gros plan. Afin de faire coïncider à l'écran la présence des bêtes et des hommes, Willis O'Brien utilise d'autres techniques comme la rétroprojection, qui permet de filmer des scènes devant une autre déjà enregistrée. Par exemple, on projette les images d'un dinosaure en train d'attaquer et l'acteur joue l'attaque devant cet écran tandis que l'ensemble est filmé. Il utilise aussi la projection miniature ou encore la superposition d'images, d'autres procédés qu'il serait malheureusement trop long d'expliquer ici... Ouvre l’œil pour les détecter !

King Kong sort en 1933, après un an de tournage. C'est le plus gros succès au box-office de cette année et c'est devenu un classique du film de monstres, rarement égalé. Son succès n'est cependant pas seulement dû aux prouesses techniques. C'est d'abord une histoire touchante dans laquelle les spectateurs peuvent s'identifier à ce que vit le singe : un amour impossible. Elle rappelle celle de La Belle et la Bête sauf que dans le cas de Kong, la belle n'éprouve aucun sentiment pour lui. D'où la phrase finale : « ce ne sont pas les avions, c'est la Belle qui a tué la Bête »...

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