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Science-Fiction

Bienvenue à Gattaca (1997)

États-Unis / 1997 / 1 h 42 min.

Réalisateur(s) :  Andrew Niccol

Acteur(s)Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law...

Dans un monde futuriste, la procréation par voie naturelle est devenue très rare. Les parents privilégient la fécondation in-vitro, d’autant qu’ils peuvent choisir le génotype de leur futur enfant afin de lui donner les meilleures chances dans la vie. En effet, bien que cela soit officiellement interdit, les élites sont recrutées parmi ceux dont le patrimoine génétique comporte le moins de défauts possible… Vincent a été conçu naturellement. Il est myope, son patrimoine génétique indique qu’il a peu de chances de survivre au-delà de 30 ans. Mais il rêve de partir dans l’espace et d’intégrer Gattaca, le centre d’études et de recherches spatiales dans lequel on ne peut entrer qu’avec des gènes parfaits. C’est alors qu’un individu lui propose "d’emprunter" ceux d’un jeune homme qui aurait eu toutes ses chances si un accident ne l’avait pas cloué dans un fauteuil…

En résumé
De la science-fiction, vraiment ?
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Bienvenue à Gattaca est le premier long-métrage du cinéaste néo-zélandais Andrew Niccol. Né en 1964, ce dernier se passionne très jeune pour le cinéma. Ayant peu de chances de faire carrière dans son pays, il part pour l’Angleterre et commence à y réaliser des publicités pour la télévision. Attiré par le cinéma, il se rend à Hollywood où il écrit des scénarios, dont celui d’un film qui intéresse vite les studios, The Truman Show. Mais considéré comme trop jeune et inexpérimenté pour un tel projet, la réalisation du film est confiée à Peter Weir et Andrew Niccol se lance dans un autre, Gattaca. Il parvient à le financer et à le réaliser avec peu de moyens, mais beaucoup d’imagination. Le film s’impose vite comme une référence dans le domaine de la science-fiction. Au point qu’en 2011, la NASA l’a même déclaré "film de science-fiction le plus plausible de l'histoire du cinéma" !

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Le nom de Gattaca est formé par les 4 premières lettres des composants de notre ADN : l’Adénine, la Cytosine, la Thymine et la Guanine. A-C-T-G, la combinaison de ces 4 lettres/éléments donne la variété du génome de tout être vivant. Elles annoncent aussi clairement le sujet du film, soit le contrôle possible par l’homme de ses gènes, un débat récurrent et inquiétant dans la communauté scientifique....

En 1997, au moment de la sortie du film, les scientifiques viennent de donner "naissance" à un être entièrement cloné, une brebis prénommée Dolly. Cette même année est signée en Europe la convention d’Oviedo, pour la protection des Droits de l’Homme et de la dignité de l’être humain à l’égard des applications de la biologie et de la médecine. En 2017, on en fête les 20 ans, mais tous les pays n’ont pas les mêmes précautions... Ainsi, en mars 2017, des chercheurs chinois ont réussi à modifier le génome d’embryons humains viables, alors que jusqu’à présent les manipulations s’étaient toujours faites sur des embryons non viables. Leur objectif est d’empêcher des gènes malades de se reproduire et donc de lutter contre de graves maladies génétiques. Mais le pas à faire est désormais tout petit vers d’autres utilisations, seules des règles éthiques internationales peuvent continuer d’empêcher la sélection par les gênes…

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Peu de moyens... mais des idées !

 

En plus d’être un film propice au débat, Bienvenue à Gattaca est un excellent film. Par le choix de ses acteurs d’abord : Ethan Hawke, Jude Law et Uma Thurman, jeunes mais déjà immenses stars ou sur le point de le devenir, sont impeccables. Par sa mise en scène du futur ensuite, un futur suggéré par de petites touches mais sans débauche de technologie et effets spéciaux. Le décor principal du centre d’entraînement est le centre communal du Comté de Marin en Californie, construit au début des années 60 par Frank Lloyd Whright, un architecte considéré comme futuriste en son temps. Ses escaliers en hélice rappellent celle de l’ADN, ses formes rondes sont emblématiques de ces années 60 qui prônaient la modernité et l’utilisation de nouveaux matériaux. On les retrouve dans les véhicules du film, choisis aussi parmi des modèles de cette époque, telles la Citroën DS, dont seul le bruit du moteur nous laisse deviner qu’elle est à propulsion électrique... Enfin, Andrew Niccol choisit pour composer la musique Michel Nyman, un adepte de la musique minimaliste, un courant apparu dans les années 60 ! Le principe est de répéter un thème musical, le leitmotiv, en fonction de l’apparition des personnages. Dans le film, le thème de Vincent évoque l’angoisse (celle de ne pas arriver à s’élever dans le statut social), tandis que celui d’Irène, qui est déjà bien placée dans la société, est plus apaisé. De manière générale la bande musicale varie peu sauf quand il s’agit d’accompagner les émotions des personnages.

Ce premier film permet à Andrew Niccol de gagner sa place à Hollywood. Il en réalisera toutefois assez peu par la suite mais s’intéressera toujours à la science-fiction. On citera en particulier Time Out (2011) qui dénonce à nouveau les inégalités entre les hommes, mais cette fois non par les gênes mais par l’argent. Sauf que dans ce nouveau monde futuriste, l’argent, c’est le temps...

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Justin Timberlake et Amanda Seyfried recherchés dans Time out

La brebis Dolly et sa "mère"

Dystopie et Utopie
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Bienvenue à Gattaca développe donc des thématiques toujours très actuelles ! Ce n’est pas la première fois qu’une œuvre de science-fiction sert à alimenter des débats contemporains. En imaginant notre avenir, parfait ou, le plus souvent, imparfait, les auteurs de littérature ou de cinéma alertent bien souvent sur des dérives possibles de situations actuelles. Il existe même un mot pour désigner ce type d’anticipation : la dystopie. Formé par la contraction du mot grec topos – qui signifie lieu – et du préfixe dys – qui signifie mauvais, déformé, erroné –, le terme s’oppose à l’utopie, qui désigne une réalité idéale et sans défaut. Dans un monde dystopique, au contraire, la réalité vire au cauchemar… Vous vous imaginez déterminé dès votre naissance à finir balayeur, tandis que d’autres seront immanquablement astronautes, juste parce qu’ils ont de meilleurs gènes ? Votre travail, vos efforts, n’auront de toute façon aucune valeur…

Bien souvent toutefois dans les œuvres dystopiques, un individu trouve la faille qui permet de dénoncer ou de contourner le système. Bienvenue à Gattaca est particulièrement intéressant car il échappe à cette règle. Ici la dénonciation s’arrête au parcours individuel de Vincent qui parvient à ses fins grâce au sacrifice d’un autre, Jérôme, doté de gènes supérieurs. A aucun moment l’un ou l’autre ne parviennent à remettre en cause le système. Ils en profitent et le dépassent, mais rien ne change à la fin… C’est effrayant !

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