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Cinéma fantastique

Small soldiers (1998)

Etats-Unis / 1998 / 1 h 46 min.

Réalisateur(s) :  Joe Dante

Acteur(s)Gregory Smith, Kirsten Dunst, Phil Hartman...

Alan Abernathy est un garçon solitaire, fils d'un marchand de jouets plutôt désuets. Expulsé du lycée, il tient le magasin de son père pour s'occuper, le temps que celui-ci se rende à un congrès. Lors d'une livraison, il remarque des nouveaux jouets que celui-ci refuse habituellement de vendre. Insistant auprès du livreur, il en récupère une série pour tenter de les vendre discrètement... Les jouets sont de nouvelles figurines d'action divisées en 2 groupes antagonistes : le Commando d'Élite, des soldats peu avenants, et les Gorgonites, créatures monstrueuses mais pacifiques.

Mais ce qu'ignore Allan, et qu'ignore aussi la firme conceptrice des jouets, c'est que ces figurines sont munies de puces d'intelligence artificielle particulièrement performantes, conçues à l'origine pour l'armée, qui leur donnent vie et la capacité d'entreprendre et apprendre. Le conflit entre les deux groupes entraînera Alan, sa famille et leurs amis dans une véritable guerre...

En résumé
Joe Dante, un Gremlins à Hollywood
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Né en 1946, passionné très jeune par le cinéma fantastique et les films de genre, Joe Dante est d’abord critique de cinéma. Puis il devient monteur pour Roger Corman, dont le studio, New World Pictures, produit des films de série B. C'est grâce à lui qu'il réalise en 1978 le film qui lancera son succès, un film d’horreur, Piranhas, tourné en un mois avec des moyens dérisoires. Malgré ce manque de moyens, le résultat est presque aussi efficace que son homologue avec requins, Les dents de la mer, sorti en 1975 et réalisé par un autre jeune réalisateur prometteur, Steven Spielberg.

Ce dernier le remarque d’ailleurs et lui propose de réaliser en 1984 une comédie horrifique plus grand public, Gremlins. Ce film est incontestablement le plus connu de Joe Dante, qui lui réalisera d’ailleurs une suite. Humour trash, petits monstres et surtout critique déguisée de la société américaine, Joe Dante pose avec Gremlins ce qui va caractériser tout son cinéma. Mais ce n’est pas si simple d’utiliser le monde de l’enfance et de la science-fiction pour imposer sa vision, et Joe Dante se heurtera de nombreuses fois aux producteurs des grands studios (y compris Spielberg).

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Small soldiers, joyeux pamphlet anti-militariste et anti-capitaliste...
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Comme indiqué plus haut, tout l’art de ce cinéaste est de glisser une critique de la société américaine sous un produit qui semble d'abord de pur divertissement. Pour Small soldiers, cela ne fut pourtant pas facile car le film était une commande de Dreamworks (la société de Spielberg) pour faire vendre des jouets. Dreamworks avait ainsi passé un accord avec Burger King qui a surveillé de près la réalisation et obligé Joe Dante à faire quelque chose de “grand public”. Lors de la première projection, il a dû couper des scènes et revoir le vocabulaire de ses soldats, jugé trop vulgaire ! Finalement le film se verra recommandé aux plus de 13 ans avec accompagnement parental, la critique américaine se plaindra également de sa violence, les spectateurs vont le bouder…

Il est vrai que sous ses dehors de film pour enfants avec des joujoux, Small soldiers s’apparente par moments à un film d’horreur, tout comme l’était Gremlins. Joe Dante y donne surtout une image peu glorieuse de l’armée américaine (et ça Hollywood n'aime pas du tout car l'armée est un gros financier du cinéma...) par la personnalité des soldats de son Commando d’élite. Des sous-Rambo à la mâchoire carrée, virils, ayant le sens du sacrifice : toute la mythologie du bon soldat américain est caricaturée dans ces “petits soldats”. Le passage en revue des troupes, le discours du chef pour les motiver, les soins  d'urgence aux blessés, la mort du simple soldat dans les bras de son supérieur sont autant de scènes vues et revues dans la plupart des films de guerre ! Joe Dante en parodie même parmi les plus célèbres, telles l’attaque des hélicoptères dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, quand Chip Hazard s’élance dans un mini hélico avec en fonds musical le même air de la Chevauchée des Walkyries

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Les soldats d’élite sont ici opposés à de pacifiques monstres écologistes : difficile de ne pas y voir une dénonciation du capitalisme américain, qui ne s’embarrasse pas de morale pour arriver à ses fins. Le patron de la firme de jouets est d’abord un patron de l’armement, qui entend développer son activité dans le secteur porteur du jouet pour enfants… Et quel enfant n’a pas rêvé de voir ses jouets devenir vivants ? Mais à la façon de Globotech, le rêve vire au cauchemar ! En témoigne le retournement des poupées Gwendy contre leur maîtresse, on se croirait dans Chucky (série de films d’horreur avec une poupée meurtrière)...

Bizarrement, alors que le film a peu marché, il paraît que les jouets se sont bien vendus… Avec la garantie de ne jamais devenir vivants ?

L'attaque des hélicoptères dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979)

Presque tous ses films sont destinés en priorité à un public ado, alors précipitez-vous ! Prenez une bonne dose de pop-corns et posez vos neurones pour regarder Explorers (1985), fantaisie kitsch dans laquelle des jeunes construisent un vaisseau spatial et rencontrent des extraterrestres verts et roses dont l'esprit est malheureusement perturbé par la télévision terrestre. Voyagez ensuite dans le corps humain avec L'Aventure intérieure (1987), dans lequel un soldat tête brûlé va se retrouver miniaturisé dans le corps de l’homme le moins courageux du monde. On ne vante plus le classique Gremlins mais découvrez aussi son deuxième opus, Gremlins 2, la nouvelle génération (1990) rien que pour voir Guizmo se prendre pour Rambo ! Puis plongez dans les années 60, à la grande époque du cinéma de série B, avec Panic sur Florida Beach (1993), dans lequel un producteur de films de monstres tente de convaincre les spectateurs de l'intérêt d'un cinéma dynamique, une innovation pour l'époque. Enfin, finissez avec Les Looney Tunes passent à l'action (2003), hommage de Joe Dante à son artiste préféré, Chuck Jones, le créateur de Bugs Bunny et Daffy Duck...

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Malheureusement incompris par le public à leur sortie, trop violents pour les enfants mais trop enfantins pour les adultes, laminés par la critique, beaucoup de ces films n’ont pas connu le succès qu’ils méritaient ! Joe Dante a malgré tout aujourd'hui de nombreux fans  à travers le monde (des ados devenus grands, sans doute...), qui lui rendent régulièrement hommage.

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