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Drames et récits

Les 400 coups (1959)

A la fin des années 50, Antoine Doinel a 13 ans et vit à Paris dans un petit appartement inconfortable. Sa mère, Gilberte, ne semble pas beaucoup l’aimer. Elle vit avec un homme qui n’est pas le père d’Antoine et qui préfère les courses de voitures à son fils adoptif. Livré à lui-même, Antoine découvre les joies de l'école buissonnière avec son ami René. Un jour, pour excuser une de ses absences, il annonce que sa mère est morte. Lorsque le gros mensonge est découvert, les ennuis s’accumulent…

En résumé

France / 1959 / 1 h 39 min.

Réalisateur(s) :  François Truffaut

Acteur(s) :  Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy,...

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François Truffaut, un enfant du cinéma
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François Truffaut est un cinéaste français né le 6 février 1932 à Paris et mort le 21 octobre 1984 à Neuilly-sur-Seine. On a donc fêté en 2014 les 20 ans de sa mort et une grande rétrospective lui a été consacrée à Paris à la Cinémathèque Française. Il est en effet l’un des réalisateurs les plus importants de la période d’après-guerre, tout à la fois scénariste, producteur, acteur mais aussi critique de cinéma. Par ses films et ses écrits, il a largement contribué à un renouveau du cinéma français que l’on a appelé « Nouvelle Vague ».

Les 400 coups est son premier film. Le scénario n’a pas été écrit par François Truffaut mais par Marcel Moussy, un écrivain. Il s’inspire cependant beaucoup de son enfance : comme Antoine Doinel, François Truffaut est né de père inconnu et a été adopté par son beau-père, Roland Truffaut. Sa mère, Janine de Monferrand, ne l’a jamais vraiment aimé. Il est souvent seul et passe son temps à lire quand il est chez lui. Mais en dehors, il fait « les 400 coups » avec son ami Robert Lachenay, que l’on retrouve dans le film sous les traits de René. Ils font souvent l’école buissonnière et se rendent au cinéma trois fois par jour, en se faufilant par la porte de sortie pour ne pas payer...

François Truffaut est immédiatement conquis par le cinéma : entre 1946 et 1954, il verra près de 3000 films ! Il fréquente aussi de nombreux ciné-clubs et la Cinémathèque de Paris, où il fait la connaissance de tous ses futurs amis et cinéastes de la Nouvelle Vague : Jean-Luc Godard, Eric Rohmer, Claude Chabrol, Jacques Rivette… Il y rencontre surtout un grand critique de cinéma, André Bazin, fondateur de la revue critique Les Cahiers du cinéma, qui le prend sous sa protection et encourage sa carrière cinématographique.

 

Les résultats scolaires du jeune Truffaut se font de plus en plus médiocres à mesure qu’il s’absente de l’école. Il multiplie les mauvaises excuses : le mensonge d’Antoine Doinel sur la mort de sa mère est d’abord un mensonge du jeune François ! De même, comme Antoine Doinel, il est envoyé par son beau-père en maison de correction… C’est André Bazin qui le sort de là en lui proposant un travail dans une association de cinéma. Quand André Bazin meure, juste avant la sortie des 400 coups, Truffaut lui dédie son film.
 

En 1954, Truffaut commence à écrire sur le cinéma et publie un texte dans Les Cahiers où il s’en prend violemment à des cinéastes très populaires mais qu’il trouve, lui, incapables de faire des films réalistes. Il plaide pour une plus grande liberté d’écriture, moins attachée au scénario, et ainsi pour une nouvelle façon de raconter des histoires.

François Truffaut met ses théories en pratique, d’abord pour deux court-métrages, Une visite (8 min. - 1954) et surtout Les Mistons (23 min. – 1956), un premier film sur l’enfance confrontée au monde adulte. Grâce au succès des Mistons, il trouve facilement les fonds pour un long-métrage. Il fonde sa propre société de production, Les Films du Carrosse, pour garantir son indépendance financière. Les 400 coups sort en 1959 et est un nouveau succès, qui lui fait remporter le prix du Meilleur Réalisateur au Festival de Cannes. Avec ce film, le public et la critique découvrent la Nouvelle Vague et pas seulement en France puisque le film est projeté à New York, Londres ou même Tokyo. Il peut être difficile aujourd’hui de concevoir que ce film a été, lors de sa sortie, un véritable choc visuel (par exemple la séquence chez la psychologue où on ne voit pas ce personnage, seul Antoine Doinel est filmé).

A 27 ans, François Truffaut voit sa vie changer : il devient riche et célèbre et peut aider d’autres cinéastes à produire leurs films, tels A bout de souffle de Jean-Luc Godard, autre film important de la Nouvelle Vague.

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Antoine Doinel vs François Truffaut
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François Truffaut recrute son jeune acteur, Jean-Pierre Léaud, en publiant une annonce dans France Soir puis en faisant passer des auditions aux candidats. Léaud a 14 ans, c’est un garçon turbulent qui se fait régulièrement renvoyer de l’école… Il plaît immédiatement à Truffaut qui en fera son double de cinéma. Le personnage d'Antoine Doinel réapparaîtra en 1962 avec Antoine et Colette, court métrage réalisé dans le cadre du film collectif L'Amour à vingt ans, puis dans Baisers volés en 1968. Dans ce film, François Truffaut imagine la vie d'un jeune homme d'une vingtaine d'années qui rentre du service militaire et se cherche un métier et une amoureuse. Dans Domicile conjugal (1970), Truffaut raconte la vie du couple Antoine et Christine Doinel, puis enfin leur séparation, dans le dernier épisode de la « saga Antoine Doinel », L'Amour en fuite, en 1979.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ces films, ce n’est plus vraiment sa vie qu’il raconte mais il s’inspire toujours de moments vécus. En revanche, Les 400 coups est largement autobiographique* et lui vaudra d’ailleurs quelques ennuis avec sa famille ! C’est un film sur l’enfance qui reste encore très actuel : François Truffaut a toujours pris la défense de l’enfant face aux adultes. Il décline ce thème à nouveau dans L’enfant sauvage (1970) et dans L’Argent de poche (1976). Pour lui, les enfants ont un monde à eux que les adultes ne peuvent pas comprendre, et inversement. Le jeune Antoine Doinel ne fait rien d’autre que suivre ses envies et subir l’injustice de règles qu’il ne comprend pas.

Evolution du personnage d'Antoine Doinel

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