L'histoire sans fin | lecrandumardi

Fantastique

L'histoire sans fin (1984)

Bastien est un garçon d'une dizaine d'années, de nature introvertie et solitaire, qui a du mal à communiquer avec son père depuis la mort de sa mère. De plus, il subit régulièrement les brimades d’un groupe de garçons de son collège… Un jour, alors que ces derniers le poursuivent, il se réfugie dans une librairie. Le vieux libraire lui présente alors un livre étrange qui raconterait une “Histoire sans fin”. Bastien commence à le lire et se retrouve peu à peu plongé dans l’histoire, beaucoup plus qu’il ne l’aurait imaginé…

Allemagne / 1984 / 1 h 34 min.

Réalisateur(s) : Wolfgang Petersen

Acteur(s) : Barret Oliver, Noah Hathaway, Tami Stronach...

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1/3

En résumé

A roman allemand, adaptation allemande !

Le film est l'adaptation de la première moitié d’un roman allemand écrit par Michael Ende et sorti en 1979. L’auteur en sera d’ailleurs mécontent et refusera d’être crédité au générique (son nom apparaît toutefois à la toute fin).

Cette première adaptation est réalisée 5 ans après sa sortie. Elle est l’œuvre d’un cinéaste allemand, Wolfgang Petersen, même si le film a bénéficié d’une collaboration américaine pour son financement et la réalisation des effets spéciaux. Wolfgang Petersen, s’était fait connaître trois ans plus tôt avec un film de guerre se déroulant à bord d’un sous-marin pendant la Seconde Guerre Mondiale, improprement appelé Le Bateau (Das Boot). Son succès lui a permis de rassembler les fonds nécessaires à la réalisation du très gros projet qu’est l’adaptation de L’Histoire sans fin. Par la suite, Wolfgang Petersen tournera surtout à Hollywood. On lui doit d’autres films célèbres tels Air Force One (1997) avec Harrison Ford en président des États-Unis ou encore Troie (2004), un péplum mythologique avec Brad Pitt.

L’Histoire sans fin est tourné presque exclusivement dans des studios en Allemagne sauf les scènes qui se déroulent dans la ville, tournées à Vancouver au Canada.

Bien qu’il n'ait pas plu à son auteur, le film est assez fidèle au livre mais n’en traite que la première moitié. On trouve de nombreux sites sur le web dans lequel des fans listent les différences entre l’un et l’autre. Mais là n’est pas l’essentiel ! Le film en lui-même trouve sa propre existence et c’est aussi une des raisons de son succès encore aujourd’hui. Ainsi, le livre a été écrit en deux couleurs différentes pour distinguer ce qui se passe dans le monde réel de ce qui se passe dans le Pays fantastique. Le cinéma, en donnant un visage aux deux univers, laisse évidemment moins la possibilité d’une confusion entre eux. Mais on constate des tonalités différentes dans les couleurs, qui sont plus froides dans le monde fantastique menacé par le Néant et plus chaudes dans le monde réel. Le réalisateur et son équipe ont réussi à créer un univers magique qui impressionne encore aujourd’hui…

Les années 80 et la naissance du cinéma de Fantasy

Parce qu’ils invitent à un voyage dans l’imaginaire, le livre et le film rencontrent encore aujourd’hui toujours autant de succès… En 1984 pourtant, quand il sort au cinéma, le film aurait pu passer inaperçu dans la masse de films de Fantasy sortis presque au même moment. On peut citer à la même époque les succès de Dark Crystal (1982), Conan le Barbare (1982), Krull (1983), LadyHawke (1984)... Et ça repart de plus belle ensuite : Legend (1985), Labyrinth (1986) ou encore Princess Bride (1987) et Willow (1988), pour ne citer que les plus célèbres.

Avec le développement de ces films, le public du cinéma rajeunit. En effet, jusqu’aux années 70, le cinéma était fait avant tout pour les adultes et seul Disney prétendait faire des films pour enfants, surtout des dessins animés.

Mais le succès de ces derniers et de quelques films pouvant toucher un public plus jeune (La guerre des étoiles en 1977 a fait se déplacer des familles entières…) finissent par convaincre les studios de se lancer dans des productions pour les jeunes. On ne parle pas ici des tout-petits, mais des ados et pré-ados, qui gagnent en liberté par rapport à leurs parents et se rendent de plus en plus souvent seuls dans les salles de ciné. Donc les studios puisent dans leurs goûts et leurs lectures pour trouver des idées de films !

Dans les années 80, le fantastique est à la mode, des romans comme Le Seigneur des Anneaux rencontrent du succès auprès des adolescents. Beaucoup d’enfants ont grandi avec des livres de contes puisant dans l’imaginaire médiéval qui caractérise le genre de la Fantasy. Et Disney a abreuvé leur enfance de nombreux contes mettant en scène princesses, châteaux, sorcières et autres dragons…

Parmi tous les films cités plus haut, certains ont franchement vieilli et ne correspondent plus aux goûts d’aujourd’hui. L’Histoire sans fin a aussi un charme désuet mais il touche aujourd’hui encore un public jeune (et leurs parents aussi !), grâce à des héros auxquels peuvent s’identifier les enfants et adolescents de n’importe quelle époque. Bastien est un garçon ordinaire, comme beaucoup d’autres il est victime du harcèlement que lui font subir ses camarades. Il trouve refuge dans la lecture alors qu’aujourd'hui d’autres s’évadent grâce aux jeux vidéo. Atreyu est son héros mais aussi son complément, tel un avatar dans un jeu ! Il est un peu plus âgé, plus courageux, plus fort… Mais c’est ensemble qu’ils vont parvenir à vaincre le Néant.

Le succès de L’Histoire sans fin incite Hollywood, comme souvent, à lui donner des suites : L’Histoire sans fin 2, un nouveau chapitre sort en 1991 et traite à peine de la deuxième partie du livre, comme on aurait pu s’y attendre puisque le premier adaptait la première moitié. C’est pire dans la suite numéro 3 (1994), qui est une histoire inventée de toutes pièces et que les fans du livre ont carrément détesté ! Il y eu également une série animée en 1995 puis en 2001, puis une série avec des acteurs et des monstres en marionnettes qui s’inspire du livre, Les contes de l'histoire sans fin.

On se dit qu’en effet, cette histoire n’a pas de fin...

Un film d’avant les effets spéciaux numériques

Les effets spéciaux sont spectaculaires pour l’époque grâce à la mobilisation des meilleurs spécialistes venus exprès d’Hollywood. Les décors sont reconstitués avec beaucoup de réalisme.

Dans les années 80, on ne maîtrisait pas les incrustations numériques sur fond vert ! Les studios étaient remplis de gigantesques plateaux montés sur des machines leur permettant de se soulever. On y amenait de la terre, des arbres, de l’eau, des rochers… et les acteurs devaient évoluer dedans ! Pour la petite histoire d'ailleurs, le tournage de ce film a causé quelques frayeurs à Noah Hathaway qui joue Atreyu : il a d'abord été légèrement piétiné par son cheval en répétition. Puis, pendant le tournage de la séquence dans le "marécage de la mélancolie", il a été aspiré par un ascenseur destiné à faire bouger les décors et a failli se noyer ! Enfin, il a manqué perdre un œil lors du combat contre Gmork quand l'une des griffes de la bête a heurté accidentellement son visage…

Les premiers essais numériques seront réalisés pour Willow quelques années plus tard et, heureusement, plus aucun jeune acteur n’a depuis eu besoin de prendre de tels risques !