Aventure
Le tour du monde en 80 jours (2004)
Londres, 1880. Phileas Fogg est un brillant inventeur un peu farfelu. Lors d’un débat houleux à la prestigieuse Académie Royale des Sciences, il fait le pari auprès de Lord Kelvin, son président, de faire le tour du monde en moins de 80 jours. En cas de succès, Phileas lui succédera à la tête de l'académie mais dans le cas contraire, il en sera radié. Avec l'aide de Passepartout, son fidèle valet au passé secret, Phileas se lance dans l'aventure. A Paris il embarque également Monique, une jeune et jolie Française, tandis que l'inspecteur Fix, chargé par Kelvin de saboter le voyage, est à leurs trousses. Mais il n’est pas le seul…
Etats-Unis et Allemagne / 2004/ 2 h 00 min.
Réalisateur(s) : Franck Coraci
Acteur(s) : Jackie Chan, Steve Coogan, Cécile de France,...
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Comment un récit d’aventure devient comédie hollywoodienne…
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Jules Verne, pourtant excellent scénariste, n'avait pas pensé au kung-fu pour pimenter ses récits. C’était sans compter sur Hollywood qui a fait appel au célèbre Jackie Chan pour faire de cette aventure très britannique une comédie au casting international... Le valet Passepartout est donc chinois, rapide comme le tigre, malin comme le singe, entêté comme la chèvre... Le sérieux Phileas Fogg est un brave type qui ne vit que pour la science et n’a pas le sens des réalités. Enfin, la veuve indienne qu’il sauve de la mort est devenue une artiste française ratée, ambitieuse et amoureuse.
Le film est donc loin d’être une adaptation sérieuse et fidèle de l’œuvre de Jules Verne, contrairement à sa version précédente réalisée en 1956 par Michael Anderson avec David Niven dans le rôle de Phileas Fogg. Un acteur très « british » fidèle à l’esprit de Jules Verne…
Son roman a été publié en 1872 et rend hommage au développement des transports, qui impressionne Jules Verne. Les premières lignes de chemin de fer apparaissent au milieu des années 1820 mais la grande aventure du train à vapeur démarre vraiment après 1840, notamment aux États-Unis, comme outil de conquête de nouveaux territoires. Des machines à vapeur équipent également les bateaux et leur permettent d’aller plus vite. Enfin l’homme construit de nouvelles voies de déplacement, tel le Canal de Suez entre la Méditerranée et l’Océan Indien qui permet de gagner un temps considérable. Le premier tour du monde avec ces nouveaux moyens de transport est effectué en 1870 par un certain George Francis Train, un américain dont le récit a inspiré Jules Verne.
Habitué des récits fantastiques ou d’anticipation (Voyage au centre de la terre, Le voyage dans la Lune), Jules Verne livre avec cette histoire, en 1872, un hommage tout-à-fait réaliste aux Temps Modernes.
Le film version 2004 est un pur produit de studio, destiné à divertir un public familial à partir d’un roman populaire. Jackie Chan, maître incontesté du "kung-fu comique" depuis les succès de Le marin des mers de Chine, Rush hour ou Shangai Kid sauve malgré lui le pari de Phileas Fogg. Le héros ici n’est donc pas tant ce dernier que son valet…
Jackie Chan ou le kung-fu à la portée de tous
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Jackie Chan (de son vrai nom Chen Gangsheng) est né en 1954 à Hong Kong. Il est l’acteur de films d’action hongkongais le plus connu de la planète, après Bruce Lee. Dès l'âge de 7 ans, il entre à l’école de l'Opéra de Pékin et y apprend les arts martiaux et les acrobaties. Très vite, il développe de réelles aptitudes pour jouer la comédie et des producteurs de Hong-Kong, le royaume des films d’arts martiaux, l'engagent pour tourner dans plusieurs films de kung-fu à petit budget. Mais c’est sur le film Le chinois se déchaine (1978) que son style s’affirme : un habile mélange de kung-fu et de comédie.
Ses personnages ont l’art de se mettre dans les situations les plus improbables et de s’en sortir haut la main, en faisant souvent beaucoup de dégâts… Jackie Chan est effet un adepte de la "boxe de l'ivresse", où les combats font penser que celui qui se bat est ivre (mimes exagérés, brusques changements de rythme, déséquilibres et chutes volontaires). A l’inverse, Bruce Lee pratique le "wing chun", beaucoup plus sérieux et traditionnel, destiné au combat rapproché, incluant des techniques à mains nues et le maniement d'armes.
Après avoir enchainé quelques succès à Hong-Kong comme les suites du Chinois et surtout Le Marin des mers de Chine (1983), Jackie Chan fonde ses propres studios en Chine et mène une carrière tout à la fois d’acteur, réalisateur, producteur, chorégraphe, scénariste, monteur, chanteur, cascadeur, etc., parfois aussi pour le cinéma américain, comme dans les sagas Rush Hour et Shangaï Kid.
Comme d’habitude dans ses films, Jackie Chan nous entraine à un rythme effréné et nous régale de ses spectaculaires cascades. Celles-ci lui valent souvent des plâtres… Jackie Chan exécute la plupart de ses cascades, et a même fondé une société spécialisée pour chorégraphier* ses cascades et celles de ses collaborateurs, la Jackie Chan Stunt Team. Il a déclaré dans ses interviews s’inspirer largement de Buster Keaton, un acteur burlesque des années 20 qui était connu lui aussi pour exécuter ses propres cascades.
Il fait ainsi partie du Livre Guinness des records pour "Le Plus Grand Nombre de Cascades pour un acteur encore en vie", et il paraît que plus aucune compagnie d'assurance ne veut couvrir ses films à Hollywood !
Mais bien que cassé de partout, le "papy du kung-fu" ne semble pas avoir fini ses acrobaties !
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David Niven dans "Le tour du monde en 80 jours" (1956)
