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Comédies

Sing Street(2016)

Irlande / 2016 / 1 h 46 min.

Réalisateur(s) : John Carney

Acteur(s) :  Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor,…

A Dublin en 1985, Conor est un lycéen dont les parents sont au bord du divorce et sans argent. Il se voit obligé de quitter son lycée privé pour rejoindre, à contrecœur,  les bancs de l'école publique. Il se retrouve au milieu d'élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants et peu sympathiques.  Afin de s'échapper de cet univers violent, il se trouve un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Pour cela, il décide de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers auquel il ne connaît rien à part les vinyles de sa chambre d'adolescent…
 
 

En résumé
John Carney, de la musique au cinéma
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L’Irlande fait partie de ces petits pays d’Europe que l’on ne connaît souvent que par le rugby, par ses spécialités culinaires  - telle la bière célébrée le jour de la St Patrick - ou encore par son actualité dramatique, alimentée par le fameux conflit entre les indépendantistes de l’IRA et le Royaume-Uni, qui a toujours sous sa juridiction une partie du territoire de l’île. On se réjouit donc de pouvoir découvrir un film en provenance de ce pays et dont le thème s’éloigne des images habituelles !

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John Carney, le réalisateur de Sing Street, est né à Dublin en 1972. Il a donc vécu son adolescence dans les années 80 et le film s’inspire bien sûr de ses propres expériences. Musicien, Carney a commencé une carrière artistique en tant que bassiste dans un groupe de rock, The Frames. Moins connu que U2, le groupe a eu toutefois un certain succès au début des années 90 et existe encore, bien que ses membres aient changé. John Carney l’a ainsi quitté assez rapidement, car après en avoir réalisé quelques clips, il décide de se consacrer exclusivement au cinéma. La musique va toutefois rester sa principale source d’inspiration et lui permettre de connaître de nouveaux succès. En effet, après trois premiers films passés relativement inaperçus, il est révélé aux critiques et au public par le film Once (2007), qui raconte l’histoire d’un musicien des rues qui réalise son premier album grâce à l’amitié d’une jeune immigrée tchèque croyant en lui. Le héros est interprété par son ami Glen Hansard, leader du groupe The Frames, qui en compose aussi la musique.

Le film est notamment repéré par le Festival de Sundance - le plus gros festival américain de films indépendants - qui lui décerne le Prix du public. Fort de ce succès, John Carney s’embarque pour les Etats-Unis et y tourne un autre film, New York Melody, avec des stars (Keira Knightley, Mark Ruffalo ou encore Adam Levine du groupe Maroon Five) et de gros moyens. Là encore, le film parle de la vie de musiciens, un couple d’anglais qui débarquent à NewYork pour lancer leur carrière. John Carney continue d’explorer, à travers ces personnages, les mécanismes du succès. Mais, malgré les stars et les moyens, le film est un semi-échec… Carney décide donc de repartir en Irlande pour retrouver un mode de production plus artisanale et, peut-être, le succès.
 

Grandir dans les années 80

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Avec Sing Street, John Carney veut aborder cette fois les premières expériences musicales, celles vécues par les groupes de rock adolescents qui se produisent dans les fêtes du lycée. Il a grandi dans les années 80 et dit avoir voulu, à travers le personnage de Conor, réaliser des choses qu’il était trop craintif pour faire à son âge : draguer une jolie fille, monter un groupe de musique, devenir la star du lycée…  Il lance d’abord des castings nationaux à travers l'Irlande pour trouver les perles rares qui incarneront les personnages principaux. Il les choisit pour leur naturel, un certain talent musical (ils seront les interprètes de leurs chansons), mais pas selon leur carrière cinématographique : Ferdia Welsh-Peelo et les autres membres du groupe n’ont ainsi jamais fait de cinéma ! Seule Lucy Boynton (Raphina) a une expérience d’actrice, dans des séries en particulier. 

Afin de rendre son hommage plus réaliste, John Carney s’inspire des teens-movies américains des années 80, tels Breakfast club ou Retour vers le futur, dans lesquels des ados à priori sans intérêt finissent par accomplir de grandes choses. Mais ce « feel good movie » à l’américaine est aussi ancré dans la réalité irlandaise. A l’époque montrée dans le film, l’Irlande connaissait une grave crise économique et de nombreux irlandais cherchaient à quitter le pays pour l’Angleterre. C’est par exemple le rêve du frère de Conor, que ce dernier finit par accomplir à sa place. La société irlandaise était aussi étouffée par la rigidité catholique, dénoncée ici par le conflit entre les parents, qui ne se supportent plus, ont des liaisons extra-conjugales, mais ne peuvent divorcer parce que c’est interdit. John Carney montre enfin les écoles publiques dirigées par des prêtres, rigides et peu épanouissantes, qu’il a fréquenté enfant et dont il ne garde pas un bon souvenir... Mais le fond du film est moins social que dans les films réalistes anglais, comme ceux de Ken Loach (Kes) ou Billy Elliot de Stephen Daldry (voir les fiches de ces films). Dans Sing Street, chaque obstacle donne une bonne raison à Conor de se dépasser, de vivre ses rêves et s’émanciper.

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Une comédie musicale ?

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Pendant tout le film, on se laisse porter par les chansons et les clips que tourne le groupe au fur-et-à-mesure. Le réalisateur aurait pu se contenter de leur faire entonner des tubes à la manière de la plupart des comédies musicales, où les acteurs se servent de la musique pour exprimer leurs émotions. Mais ici elle fait partie de l’histoire, les jeunes l’apprennent et grandissent avec elle.  John Carney a bien sûr tenu à plonger le spectateur dans l’ambiance musicale des années 80… Celle-ci nous paraît parfois aujourd’hui parfaitement ringarde, servant uniquement à faire danser dans les soirées vintage ! Pourtant de nombreux groupes de l’époque ont fait preuve d’inventivité et créé des musiques qui inspirent encore aujourd’hui. Carney les cite d’ailleurs dans son film : Duran Duran, The Cure, Motörhead, The Jam, et d’autres, qui sont notamment parmi les premiers à avoir mélangé rock et musique électronique. Leurs titres composent une partie de la BO du film, mais sont accompagnés aussi de chansons originales, écrites dans l’esprit des années 80, par Gary Clark, un ancien membre d’un groupe qui a joué dans ces années. On savoure aussi les tenues vestimentaires des jeunes, avec leurs couleurs criardes, leurs cheveux éclatés, leurs maquillages outranciers et énormes lunettes… Plus d’un créateur de mode aujourd’hui en ressort régulièrement des éléments avec succès ! 

Quand on a grandi dans ces années, voir ce film est un pur bonheur car les souvenirs remontent… Mais les histoires que vivent ces ados sont intemporelles et ne manqueront pas, certainement, de toucher aussi ceux d’aujourd’hui !

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