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Drames et récits

Viva Cuba (2005)

A Cuba, Malú et Jorgito se sont promis d’être amis pour la vie bien que leurs familles se détestent. Quand la grand-mère de Malú meurt et que sa mère décide d’aller vivre à l’étranger, tout s’effondre pour la petite fille. Pour ne pas être séparée de son ami, elle doit obtenir de son père qu’il ne signe pas l’autorisation de quitter le pays. Mais ce dernier habite à l’autre bout de l’île ! Cela n’arrête pas Malú et Jorgito qui se lancent dans un long périple à travers Cuba…

Cuba - France / 2005 / 1 h 20 min.

Réalisateur(s) : Juan Carlos Cremata Malberti

Acteur(s) :  Jorgito Milo Avila et Malu Tarrau Broche

En résumé
Une affaire de famille 
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Les films cubains qui parviennent jusqu’à nous sont plutôt rares… Et encore plus avec autant de succès ! Ce joli film sur l’enfance a en effet remporté près de 30 prix dans des festivals de cinéma, y compris le prestigieux Festival de Cannes où il a reçu le Grand Prix Ecrans Juniors.

 

Son réalisateur, Juan Carlos Cremata Malberti connaît bien le monde de l’enfance. Né en 1961, il démarre sa carrière dans les années 80 comme acteur et auteur d’émissions pour enfants à la télévision cubaine. En parallèle il fait des études d’art dramatique et de cinéma, qu’il termine en 1990 par la réalisation d’un court métrage, Oscuros Rinocerentos Enjaulados, qui est montré dans de nombreux festivals dont celui de Clermont-Ferrand, en France. Cela lui permet de nouer des contacts avec des producteurs étrangers et de poursuivre sa formation en dehors de Cuba. Il passe ainsi deux ans en Europe puis enseigne le cinéma au Brésil, à New York… avant de retourner dans son pays pour y réaliser son premier long-métrage, Nada, en 2001. Viva Cuba est son deuxième long-métrage. Il en a réalisé un autre depuis, en 2008, El Premio Flaco. Aujourd’hui il cherche d’autres projets et travaille beaucoup pour le théâtre.

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Juan Carlos Cremata a grandi au sein d'une famille d'artistes. Sa mère, Iraida Malberti Cabrera, est chorégraphe et réalisatrice. Elle intervient d’ailleurs sur le film en tant qu’assistante à la réalisation… Mais elle n’est pas la seule de la famille ! Son frère aîné, Carlos Alberto, est le directeur d’une compagnie de théâtre pour enfants à Cuba, La Colmenita, dont sont issus les deux jeunes acteurs du film et qui a participé à sa production. Il y joue aussi un petit rôle. Son cousin Guillermo s’est occupé de la direction artistique, un autre de ses cousins, Amaury, a travaillé sur la musique. Enfin, sa grand-mère joue le rôle de celle de Malú…

 

Le projet du film est donc né d’une envie de travailler avec toute cette équipe ! Et en particulier avec les deux enfants, Jorgito et Malú, que Juan Carlos Cremata connaît depuis l’âge de 5 ans. Il s’est servi de leurs talents pour construire le film au fur-et-à-mesure du tournage et de leurs improvisations. En effet les enfants n’ont pas lu le scénario : le réalisateur leur disait au jour le jour ce qu’ils devaient faire et dire. Comme ils sont très complices dans la vie, cela a bien fonctionné !

Par sécurité peut-être, Juan Carlos Cremata se garde bien dans son film de critiquer ouvertement ce qui se passe dans son pays, ce que certains critiques étrangers lui ont reproché. Il y témoigne quand même de la vie à Cuba à travers l’histoire de Jorgito et Malú. Les deux familles qui se détestent sont représentatives de la société cubaine. Celle de Malú est issue d’un milieu aisé, son grand-père a été le maire de la ville où ils habitent, avant la Révolution. Ils sont catholiques et ne reconnaissent pas le pouvoir de Fidel Castro. A l’opposé les parents de Jorgito sont très engagés auprès du gouvernement, son papa en particulier répond immédiatement quand celui-ci lui propose du travail, au détriment de la vie familiale. Mais quand leurs enfants disparaissent, tout le monde finit par se battre côte à côte pour les retrouver… Le réalisateur nous dit ainsi que, malgré les difficultés de la vie quotidienne, ce qui fait le socle de la société cubaine, c’est la solidarité !

Tout le film permet de découvrir la particularité de la vie à Cuba. On y voit par exemple le fort patriotisme qui imprègne la vie quotidienne et notamment à l’école (le salut au drapeau, les chants à la gloire de la Révolution…). Les conditions matérielles semblent dater d’une autre époque, entre les vieilles voitures et la télé en noir et blanc. Enfin, le parcours mené par les enfants est construit comme une balade touristique montrant la beauté du pays, pas ses aspects sombres.

Beaucoup de cubains se sont reconnus dans cette histoire qui a eu un immense succès là-bas. Le film leur a aussi donné l’occasion de mieux connaître leur pays. La pointe de Maisi où habite le père de Malú est ainsi un lieu célèbre à Cuba mais beaucoup d’habitants n’y sont jamais allé.

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Mais au-delà de ces particularités cubaines, les problèmes des deux enfants (amitié contrariée, séparation des parents), leurs rêves et leurs jeux sont les mêmes que partout ailleurs. Ce qui explique le succès du film aussi en dehors des frontières du pays ! Il faut surtout voir dans l’histoire de Malú et Jorgito un hommage à l’enfance et à ses rêves, plus forts que toute la réalité du monde, si dure soit-elle…

L’île de Cuba, dans les Caraïbes

Filmer à Cuba, pas si facile

 

Juan Carlos Cramata dit s’être inspiré de l’histoire de Roméo et Juliette, une célèbre pièce écrite au 16ème siècle par William Shakespeare, dans laquelle deux jeunes gens tentent de s’aimer malgré la guerre que se livrent leurs familles. Ici heureusement, ça n’est pas aussi tragique… mais, selon le réalisateur, le sujet est révélateur de la difficulté quotidienne qu’ont les cubains à s’entendre.

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Pour bien comprendre le film, il faut quelques éléments d’histoire. Cuba est une île des Caraïbes (archipel proche des États-Unis) qui a connu en 1959 une Révolution marquée par un coup d’état, dans lequel se sont illustré des hommes aujourd’hui célèbres tels Che Guevara ou Fidel Castro. A l’époque de la réalisation du film, ce dernier est encore le président de ce pays, on y voit son nom marqué partout. Il l’a été pendant 31 ans, jusqu’à sa mort en 2008 !

Le régime politique était compliqué à Cuba : Fidel Castro et ses partisans ont imposé une façon de vivre inspirée par le modèle socialiste de l’ancienne URSS, qui réduit fortement la liberté d’expression. Il y a eu aussi de grosses difficultés économiques à cause d’un blocus ordonné par les Etats-Unis, dans le contexte de la Guerre Froide qu’ils menaient alors contre l’URSS, alliée de Fidel Castro. Il était impossible aux habitants d’importer certains produits. Par exemple, Cuba est aujourd’hui le pays qui compte le plus de voitures des années 50 roulant encore, car comme on ne pouvait pas en acheter de nouvelles, les cubains les ont réparées encore et encore…

Juan Carlos Cremata.jpg

Le réalisateur du film, Juan Carlos Cremata Malberti

Un aperçu vidéo (en anglais) du travail de la troupe d'enfants cubaine La Colmenita

Une Chevrolet des années 50 dans laquelle prennent place Malú et Jorgito

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Viva Cuba 3.jpg
Trajet viva cuba.jpg

Le trajet de Malu et Jorgito dans Cuba

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