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Western

Pour une poignée de dollars (1964)

Deux bandes rivales, les Baxter, trafiquants d'armes, et les Rojo, trafiquants d'alcool, font régner la terreur sur la petite ville de San Miguel, au sud de la frontière américano-mexicaine. C'est alors que débarque un étranger dont on ne saura jamais vraiment le nom, vêtu d'un poncho et monté sur un mulet, qui se révèle un excellent tireur. Il feint de prendre parti tour-à-tour pour l'un puis l'autre des clans et en profite pour en débarrasser la population. Mais cette manipulation n'a en fait qu'un objectif : mettre la main sur une poignée de dollars que se disputent les deux bandes…

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En résumé

Etats-Unis / 1964 / 1 h 36 min.

Réalisateur(s) :  Franklin J. Schaffner

Acteur(s) :  Clint Eastwood, Gian Maria Volonte, Marianne Koch

Sergio Leone, Clint Eastwood, Ennio Morricone, une trilogie gagnante !

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Ce film est le premier volet de la "trilogie des dollars", complétée ensuite de Et pour quelques dollars de plus… (1965) puis Le bon, la brute et le truand (1966), tous trois réalisés par Sergio Leone avec Clint Eastwood dans le rôle principal et mis en musique par Ennio Morricone.

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Sergio Leone est un cinéaste italien, né le 3 janvier 1929 à Rome, où il meurt le 30 avril 1989. Il est le fils d'une actrice et d'un réalisateur, Vincenzo Leone, qui sous le nom de Roberto Roberti, fut un pionnier du cinéma italien. Le petit Sergio grandit donc dans le milieu du cinéma et démarre dès l'âge de 18 ans comme figurant puis comme assistant réalisateur auprès de grands noms du cinéma italien, mais aussi américains, venus profiter des décors de l'Italie pour y tourner de nombreux péplums. C'est d'ailleurs par ce genre qu'il démarre sa carrière, devant remplacer, en 1959, le cinéaste Mario Bonnard, malade, pour le tournage du film Les derniers jours de Pompéi. On lui confie alors un autre péplum, Le colosse de Rhodes, qui satisfait les producteurs qui lui en redemandent. Mais Sergio Leone veut faire un western, genre qu'il affectionne depuis tout petit.

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Il obtient un petit budget qui ne lui permet pas toutefois de recruter les stars américaines qu'il convoitait. Il se reporte alors sur un jeune acteur de séries télévisées, Clint Eastwood. Dans le film, il a une allure de cow-boy à poncho et cigare au bec qui rencontre un vif succès et lui collera longtemps à la peau ! Mais ce succès se cantonne à l'Europe et il aura du mal à se faire reconnaître à Hollywood. Il y parvient malgré tout grâce à un quatrième western, Pendez-les haut et court (1968), qu'il produit lui-même. Puis il change de registre en jouant dans des films d'action (la saga de L'inspecteur Harry) et enfin il se lance dans la réalisation en faisant d'abord… du western ! L'homme des hautes plaines (1973) est ainsi très proche du style de Sergio Leone, et lui rend hommage. Par la suite, les sujets de ses films se diversifient et aujourd'hui, à 88 ans, il est toujours aussi actif !

 

Pour la musique, Sergio Leone a la bonne idée de faire appel à Ennio Morricone, un ami d'enfance. Sa musique accompagne subtilement le film et contribue aussi à son succès. Outre un thème récurrent utilisant des instruments inhabituels (un sifflotement humain, des cloches), le compositeur sait glisser des notes de musique pour soutenir toute l'intrigue du film : de longs silences puis un tintement qui marque la réaction d'un personnage, une boîte à musique qui revient sans cesse (un style qui s'affirme dans la suite Et pour quelques dollars de plus…), etc. Si cette méthode fonctionne particulièrement bien avec le western, Ennio Morricone l'appliquera aussi pour d'autres films, devenant ainsi l'un des compositeurs les plus recherchés.

Spaghetti, zapata, fayot, soja… les sous-genres du western

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Sergio Leone enchaîne l'année suivante Et pour quelques dollars de plus… avec les mêmes collaborateurs, où l'on retrouve le personnage de "l'homme sans nom", avec une histoire différente. La reconnaissance publique et critique est immédiate : avec ces films, Sergio Leone dépoussière le genre du western, dont la forme classique avait fini par lasser. Les américains désignent ce nouveau genre par le mot peu flatteur (Sergio Leone le détestait) de "spaghetti", du nom du plat principal du pays d'origine de ces films… C'est évidemment péjoratif mais il est vrai que sur les 400 films réalisés entre 1964 et 1973, relevant presque tous de la série Z (films à petit budget) les chefs d'œuvres sont rares ! Parmi ceux-ci on peut citer les films de Sergio Leone bien sûr, ainsi que ceux des deux autres "Sergio", Corbucci (Le grand silence, Django) et Sallima (Colorado, Le dernier face-à-face).

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Si les américains voyaient dans le western un moyen de raconter et de glorifier leur propre histoire, les italiens se servent d'abord de cette époque comme d'un décor leur permettant de montrer les défauts de la nature humaine et en particulier sa violence. La conquête de l'ouest devait être dure, il n'y avait pas de lois ni de chefs autres que ceux qui se montraient les plus forts, à coups de pistolets. Sergio Leone impose un style pour montrer cette violence et la tension qui en résulte : il n'y a pas de gentils dans ses films, mais des méchants dont l'un l'est un peu moins que les autres (le personnage de Clint Eastwood). Pour les incarner il choisit des acteurs pour leur physique, leur expressivité, qu'il accentue par des gros plans fixes sur leurs visages marqués par la crasse et la sueur. Il filme aussi des duels interminables rythmés par quelques notes de musique et des bruits anodins (mouche, goutte d'eau, cloche… la touche d'Ennio Morricone). Un modèle copié maintes fois, mais pas forcément égalé !

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Devant son succès, le western spaghetti a été suivi du western "zapata", dont l'action se déroule au Mexique, puis du western "fayot" où les cow-boys se tabassent en rigolant plus qu'ils ne se tirent dessus (les films de Terence Hill et Bud Spencer), puis du western "soja", avec du kung-fu… Mais à force de diluer le genre dans de mauvais films, celui-ci a fini par disparaître ! Il continue cependant d'influencer des cinéastes modernes, tel Quentin Tarantino qui a fait en 2017 un remake de Django.

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