Comédies
Madame Doubtfire
(1994)
Daniel Hillard vit un peu comme les personnages des dessins animés qu’il double, dans un autre monde... Père de trois enfants, il déborde d’affection pour eux mais est incapable de se comporter en adulte ! A la suite d’une énième catastrophe dans la maison, son épouse le met à la porte, demande le divorce et la garde exclusive des enfants. Ne pouvant accepter de ne plus les voir, il décide de se faire passer pour une gouvernante, Madame Doubtfire...
États-Unis / 1994 / 2 h 05 min.
Réalisateur(s) : Chris Columbus
Acteur(s) : Robins Williams, Sally Field, Pierce Brosnan,...
En résumé
Robin Williams, clown sensible
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En 1994, Robin Williams est un acteur en pleine gloire. Il s’est fait remarquer dans les années 70 dans le rôle de l’extra-terrestre déjanté d’une série télévisée, Mork and Mindy. Il y démontre déjà un talent qui le rendra célèbre par la suite : sa capacité à imiter toutes sortes de voix, connues ou pas. Hollywood souhaite d’emblée lui attribuer des rôles plutôt comiques, mais Robin Williams ne s’y laisse pas enfermer, incarnant des personnages plus subtils, avec une sensibilité à fleur de peau que l’humour vient masquer.
Il débute au cinéma en 1980 dans le rôle de Popeye, le célèbre marin mangeur d’épinards, pour le compte de Walt Disney. Mais enchaîne ensuite avec Le monde selon Garp, où il joue un écrivain qui a des relations compliquées avec les femmes, dans un registre tragi-comique qui ne le quittera plus... C’est surtout avec Good Morning Viêt-Nam (1987) puis Le cercle des poètes disparus (1989), qu’il devient célèbre. Dans chacun de ces films, il incarne des hommes qui savent conquérir leur auditoire par la parole et l’humour, que ce soient les marines envoyés à la guerre dans le premier ou les élèves d’un établissement scolaire strict dans le second. Ses personnages prônent la liberté de penser comme valeur supérieure, mais se heurtent à la réalité du monde qui ne les accepte pas tels qu’ils sont.
C’est aussi un peu le sujet de Madame Doubtfire, où ce père de famille subit les conséquences de son envie de donner du bonheur à ses enfants au-delà de toute raison... C’est avec ce rôle que Robin Williams obtiendra ses premières récompenses, malgré des nominations pour ses précédents films. Il reçoit notamment le Golden Globes du meilleur acteur. Pour l’Oscar, il faudra attendre 1998 et Will Hunting, où il reçoit celui du meilleur acteur dans un second rôle.
Le jeune public que vous êtes le connaît aussi pour de nombreux autres rôles célèbres : celui de Peter Pan dans Hook de Steven Spielberg (1991), de l’aventurier Alan Parrish et premier enfant perdu dans le jeu Jumanji (1995), il est aussi la voix du génie dans Aladdin des studios Disney (1992), ou encore la statue du président Roosevelt dans La nuit au musée (2006) et ses suites... Quels bons moments de cinéma nous avons pu passer en sa compagnie !
Mais alors qu’il se sait atteint de la maladie de Parkinson et qu’il souffre d’une grave dépression, Robin Williams se suicide dans sa maison de Californie le 11 août 2014. Comme dans ses rôles, le clown cachait une grande détresse sous le masque de l’humour... Tout Hollywood lui a rendu hommage.
Un père puis une nounou formidables
Mais revenons à la genèse de Madame Doubtfire. C’est l'adaptation d'un roman écrit par Anne Fine et intitulé Alias Madame Doubtfire ou encore Quand papa était femme de ménage. Il plaît beaucoup à Marsha Garces Williams, productrice et épouse de Robin Williams : "L'idée de base du roman m'avait plu et le personnage de Daniel me séduisait par sa personnalité très contrastée, son attachement exclusif à ses enfants, sa jalousie féroce, son humour et sa chaleur". L’adaptation de ce livre donnera le premier long métrage de la société de production du couple Williams, Blue Wolf Productions. Cette société produira seulement 2 autres films, tous avec Robin Williams, Docteur Patch (1998) et Jakob le menteur (1999).
Pour réaliser Madame Doubtfire, ils font appel à Chris Colombus. Son nom ne vous dit peut-être rien mais pourtant vous le connaissez par ses films, presque tous destinés à la jeunesse. D’abord scénariste, il commence sa carrière en écrivant ceux de Gremlins et Les Goonies, premiers films culte... Puis quand il passe derrière la caméra, c’est pour Maman j’ai raté l’avion et sa suite, énormes succès commerciaux. C’est là qu’il est appelé par Robin Williams, qu’il admire, pour Madame Doubtfire. Ils tourneront deux autres films ensemble. Enfin, Chris Columbus est le premier réalisateur à s’être attaqué à la saga Harry Potter en en réalisant les deux premiers volets... Il se consacre aujourd’hui plutôt à la production mais reste un personnage important à Hollywood, dont le nom est souvent synonyme de succès !
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Celui de Madame Doubtfire est immédiat. Il prend la deuxième place au box-office américain pour l’année 1993 (la quatrième en France), juste derrière Jurassic Park...
Qu’a donc cette nounou de si particulier pour avoir ainsi conquis le cœur du public ? La nounou est une figure assez rare au cinéma. Les plus célèbres qui nous viennent à l’esprit sont magiciennes, Mary Poppins et Nanny McPhee. Ici, la nounou a pour seul pouvoir magique un amour inconditionnel pour ses enfants... Plus subtilement, le film s’inscrit dans une tendance familiale qui se faisait déjà sentir dans ces années 90 : les divorces de plus en plus nombreux et la difficulté qu’ont souvent les pères à obtenir la garde de leurs enfants. Chris Columbus dit aussi avoir trouvé en cette histoire un moyen « d’évoquer le sort des enfants de divorcés, la façon dont ceux-ci sont, fréquemment, pris en otages et ballottés d'un parent à l'autre. » Pourtant, face au droit et à la justice, l’amour seul ne peut pas toujours vaincre... Si Daniel finit par gagner le droit de voir plus souvent ses enfants, c’est surtout parce qu’il trouve un travail ! Le combat de ce père a touché de nombreuses familles et continue de le faire encore aujourd’hui...
Enfin, le succès du film tient beaucoup au talent de son acteur principal, qui, on l’a dit plus haut, a su parfaitement se faire aussi drôle que touchant. Il paraît qu’il était ingérable sur le plateau, multipliant les numéros comiques jusqu’à trouver le bon, celui qui resterait gravé sur la pellicule... Le film a aussi été récompensé d’un Oscar pour ses maquillages. La scène où son frère essaye sur lui divers modèles et techniques est un peu ce qu’on vécut en vrai les maquilleurs avant d’obtenir ce résultat ! Robin Williams a dû passer quelques heures à se faire poser son faux visage à chaque jour de tournage... Au Musée miniature et cinéma de Lyon, on peut d’ailleurs voir la prothèse qui lui a servi !
Chris Columbus et Robin Williams à l'époque de Madame Doubtfire
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