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Cinéma muet

Les lumières de la ville (1931)

Etats-Unis/ 1931 / 1 h 27 min.

Réalisateur(s) :  Charlie Chaplin

Acteur(s) :  Charlie Chaplin, Virginia Cherrill, Harry Myers,…

Un vagabond erre dans les rues d'un centre ville, sans but, quand il aperçoit une jeune et belle fleuriste aveugle. Troublé, le vagabond recherche la solitude au bord du fleuve. Mais il est interrompu dans ses rêveries par un millionnaire qu'il sauve du suicide. Ensemble, ils font la noce toute la nuit, mais au petit matin le millionnaire ne se souvient de rien et se montre nettement moins généreux. Le vagabond déambule alors à nouveau dans les rues. Désespéré de ne plus voir la jeune femme, il apprend qu'elle est tombée malade et qu'une opération peut la guérir. Bien décidé à payer cette opération, il effectue d'abord de nombreux petits boulots, sans succès. Rencontrant à nouveau le millionnaire, il lui demande de l'aide…

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Charlie Chaplin, un artiste complet
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Charles Spencer Chaplin, Jr., dit Charlie Chaplin, est né à Londres le 16 avril 1889, et mort le 25 décembre 1977 en Suisse. Il fut l'une des personnes les plus créatives de l'ère du cinéma muet. Réalisateur, scénariste, producteur, acteur, monteur et même compositeur sur ses films, sa carrière durera ainsi plus de soixante-cinq ans.

Chaplin est le fils de deux artistes de music-hall. Comme la famille est nombreuse et très pauvre, le petit Charles démarre sur les planches dès l'âge de 5 ans. En 1908 (à 19 ans), il est engagé dans une troupe de spectacle. Au cours d'une tournée en Amérique, les studios Keystone lui adressent une proposition de contrat qu’il accepte : l'aventure cinématographique commence.

Il crée pour la première fois son personnage de Charlot pour le film Kids auto races in Venice (="course de voitures pour enfants", traduit ensuite par Charlot est content de lui), en 1914. Ce personnage, Charlot pour les francophones, The Tramp (le vagabond) pour les américains, est un SDF qui a pourtant des manières raffinées dignes d'un gentleman, muni d'une canne de bambou, coiffé d'un chapeau melon, vêtu d'une veste étriquée et d'un pantalon qui tombe sur des chaussures trop grandes. Il rencontre tout de suite le succès. Mais Chaplin est mécontent des réalisateurs avec lesquels il travaille et il décide de réaliser ses films lui-même. L'ascension est alors fulgurante, il gagne beaucoup d'argent, il change régulièrement de studio de production. En 1918, la First National lui laisse la production et la propriété de huit films. Il fait alors immédiatement construire son propre studio dans lequel il réalise notamment Une vie de chien, Le Kid et Charlot soldat.

En 1919, un vent de révolte souffle sur Hollywood où les acteurs et cinéastes se déclarent exploités ; Chaplin s'associe alors à David Wark Griffith, Mary Pickford et Douglas Fairbanks pour fonder la United Artists. Puis, Chaplin fait peu à peu entrer dans son univers comique celui du mélodrame et de la réalité sociale comme dans La Ruée vers l'or (1925).

 

Farouche opposant au cinéma parlant, il introduit des éléments sonores par petites touches. Les Lumières de la ville (1931) est le premier film à en bénéficier, mais de manière très ironique (voir plus loin).

Dans Les Temps modernes (1936), il dit adieu au muet et adieu à Charlot. On retrouve malgré tout des traces de ce personnage dans celui qu'il joue dans Le Dictateur (1940), un barbier qui lui ressemble mais est sédentaire et exerce un métier, ce n'est plus un vagabond.

 

Après Le Dictateur, Chaplin a des ennuis avec la justice et il tourne alors son film le plus sombre, Monsieur Verdoux (1946), inspiré de l'affaire Landru (un tueur en série). En 1952, il réalise Les Feux de la rampe, qui raconte la triste fin d'un clown dans le Londres de son enfance. Sa propre fin ? Le film est pourtant un triomphe. Mais à cette époque, Chaplin est victime du Maccarthysme, mouvement politique américain qui faisait la chasse aux communistes, considérés alors comme les pires ennemis des États-Unis. Il est obligé de s'exiler et s'installe avec sa famille en Suisse. Il se moquera de cette "chasse aux sorcières" dans Un roi à New-York (1957). Enfin, en 1967, il tourne son premier film en couleurs mais aussi son dernier, La comtesse de Hong-Kong, un film d'aventures où il ne tient qu'un tout petit rôle. Fêté et adulé partout dans le monde, Sir Charles Spencer Chaplin s'éteint au matin de Noël, en 1977.

Le difficile passage du muet au parlant
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En 2012, les cérémonies des Césars et des Oscars ont récompensé un film muet, The Artist. C'est d'autant plus extraordinaire que les films ne sont plus muets depuis 1927, date de la sortie du Chanteur de jazz, premier film entièrement parlant de l'histoire du cinéma. The Artist raconte d'ailleurs cette époque et la difficulté qu'éprouve un acteur, joué par Jean Dujardin, à s'adapter à cette nouvelle manière de faire du cinéma.

Ce fut aussi le cas de Charlie Chaplin qui mit très longtemps à s'y mettre. Quand il réalise Les Lumières de la Ville en 1931, presque tous les films sont parlants mais lui s'en moque : dans la première scène, des personnes tentent de parler dans un micro mais il n'en sort que des bruits inaudibles. Chaplin prévient ainsi les spectateurs qu'il va encore faire un film muet, car pour lui, le cinéma parlant est un obstacle à la compréhension du public le plus large. En effet, le cinéma muet pouvait être exporté à travers le monde sans la barrière de la langue, ce qui n'est pas le cas du parlant, qui nécessite un sous-titrage ou un doublage pour que tout le monde comprenne.

Chaplin finit pourtant pas dire adieu au muet, mais également à Charlot, dans Les Temps modernes : on ne l'entend pas encore parler, mais chanter, sans se faire encore comprendre puisqu'il improvise une chanson dans une langue qu'il invente. D'autres personnages parlent dans ce film, tels le directeur de l'usine qui donne ses ordres au travers d'un micro. A la fin des Temps modernes, Charlot s'en va vers le lointain, comme si, obligé de passer à autre chose, il disait adieu à son public...

Extrait des Temps modernes (1936)

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