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Fantastique

Le Dirigeable volé (1967)

En l'an 1891, à Prague, alors qu'ils visitent le Salon des Sciences et Techniques, cinq garçons qui ne se connaissent pas volent un dirigeable et prennent les airs. Ils survolent l'Europe et parviennent au-dessus de l'Océan. Mais une tempête détruit le dirigeable et ils s'échouent sur une île qui semble déserte mais qui est en fait le refuge du Capitaine Nemo. Pendant qu'ils profitent de leur nouvelle vie de Robinson, la police, la presse et les services secrets de l'armée se lancent à leur recherche. C'est alors que des pirates débarquent sur l'île…

En résumé

Tchécoslovaquie / 1988 / 1 h 25 min.

Réalisateur(s) :  Karel Zeman

Acteur(s) : Michal Pospisil, Tomas Dufek, Jan Cizek,…

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Karel Zeman, un magicien du cinéma
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Karel Zeman naît en 1910 à Ostromer, en Autriche-Hongrie. Il commence par faire des études de commerce qu'il abandonne vite pour devenir dessinateur publicitaire. Il part exercer ce métier en France de 1930 à 1936 puis à Zlin, pour réaliser des spots pour le fabricant de chaussures Bata. Il intègre alors les studios d’animation de la ville.

Le pays fait partie du bloc communiste sous domination de la Russie, où la liberté d’expression est limitée. Mais les cinéastes d’animation, comme ils s’adressent à un public enfantin, sont peu surveillées et libres de leurs créations. Ils glissent parfois des messages politiques dans leurs dessins animés... Le cinéma d’animation tchèque de cette époque est considéré comme l’un des plus riches, avec des auteurs comme Jiri Trnka puis Jan Svankmajer, Jiri Barta et, bien sûr, Karel Zeman.

 

Ce dernier achève son premier court métrage en 1946, Rêve de Noël, fait avec des marionnettes et objets animés et primé au Festival de Cannes. La même année il crée un personnage satirique, Monsieur Prokouk, héros d’une série de huit courts métrages qui rencontrent un grand succès dans son pays. En 1948 il réalise son premier film en couleurs, Inspiration, dans lequel il anime des personnages de verre soufflé. Suivent deux films de marionnettes, Le Roi Lavra puis Le trésor de l’île aux oiseaux, son premier long-métrage. Mais la reconnaissance internationale lui vient surtout en 1955 avec Voyage dans la Préhistoire, un film inspiré déjà de l’œuvre de Jules Verne et de ses Voyages extraordinaires. En 1958 il réalise une autre adaptation de Jules Verne, Les Aventures fantastiques. Il poursuit avec Le Baron de Crac (1961) puis Chronique d’un fou (1964), Le Dirigeable volé (1967) et enfin L’Arche de Monsieur Servadac (1970).

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Les romans de Jules Verne, une mine d'inspiration pour le cinéma
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Chacun des films de Karel Zeman s’appuie sur un univers graphique qu’il veut valoriser. Dans Le Dirigeable volé, il utilise ainsi des gravures d’époque accompagnant les publications des romans de Jules Verne. Les œuvres de ce dernier avaient déjà inspiré Georges Méliès ! En effet, l’univers du romancier, peuplé d’aventures fantastiques et de mondes imaginaires, ne peut que séduire des cinéastes soucieux de faire vivre aux spectateurs un rêve éveillé. Steven Spielberg et Hayao Miyazaki se réclament aussi de lui…

Le Dirigeable volé emprunte en fait à plusieurs œuvres de Verne : le thème du naufrage de jeunes garçons sur une île déserte vient de Deux ans de vacances, ainsi que leur combat avec des pirates avant leur sauvetage final. Le Capitaine Nemo n’y figure pas mais son île est celle de L’île Mystérieuse, sur laquelle un ballon s’échoue avec des enfants à bord… Jules Verne décrit aussi souvent des machines volantes, nouvelles à son époque et offrant plein de possibilités d’évasion : dans Cinq semaines en ballon, Un capitaine de 15 ans, Robur le Conquérant ou encore Le tour du monde en 80 jours.

Les romans de Jules Verne parlent enfin beaucoup d’enfants qui apprennent à devenir grands en vivant des aventures extraordinaires. Ici, Karel Zeman se démarque clairement du romancier : ses enfants ne grandissent pas et continuent de s’amuser jusque dans la dernière scène, où ils repartent à l’assaut du train qui les ramène chez eux. Le film s’ouvre également sur une condamnation du monde des adultes, qui n’ont de cesse de punir les enfants à travers les âges alors que ceux-ci ne cherchent qu’à s’amuser…

Karel Zeman nous invite à retomber en enfance, laissons-nous porter !

Dans tous ces films, il mélange des prises de vue réelles avec différentes techniques d’animation, un style qui lui a valu le surnom de "Méliès" tchèque. Georges Méliès (1861-1938) est un des pionniers du cinéma. Magicien de métier, il découvre le cinéma à sa naissance en 1895 et y voit tout de suite un moyen de produire de l’illusion. Il est considéré comme l'inventeur du "film à trucs", bricolant des décors incroyables dans lesquels il fait apparaître et disparaître objets et personnages. En 2011, Martin Scorsese lui a rendu hommage dans le film Hugo Cabret.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Zeman découvre son œuvre à la Cinémathèque Tchèque et en développe les idées : décors en trompe l’œil, surimpressions, incrustations qu’il mélange avec toutes les techniques du cinéma d’animation. Dans ses films papiers découpés, dessins animés, gravures originales, cartes postales, marionnettes, maquettes, jeux d’acteurs, séquences documentaires se fondent les uns dans les autres pour susciter l’émerveillement du spectateur.

 

A la fin de sa carrière, il revient à la technique pure du dessin animé et plus particulièrement celle du papier découpé. Il se consacre tout d’abord à sept courts métrages inspirés des Mille et Une Nuits et des miniatures persanes pour mettre en scène les voyages de Sindbad le marin, films qui seront regroupés pour un long métrage en 1975. Puis il réalise deux autres contes animés, Krabat, l’apprenti sorcier (1977), adapté d’un récit traditionnel serbe et enfin Jeannot et Mariette (1980), inspiré des enluminures du Moyen-Âge.

Karel Zeman meurt à Zlin en 1989.

L'homme à la tête de caoutchouc, George Méliès, 1901

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