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Cinéma d'animation

Chicken run (2000)

En 1950, en Angleterre, la vie paisible du poulailler de la ferme Tweedy, malgré son organisation proche de celle des camps de concentration, semble plaire à ses locataires. La nourriture est abondante et l'endroit est chaleureux. Mais la poule Ginger est loin de partager l'avis de ses consœurs : elle rêve de grands espaces et de liberté. Chaque jour, elle essaie sans succès de s'évader de la basse-cour, persuadée que le grillage n'est pas autour de la ferme mais bien dans la tête de ses occupantes. C'est alors qu'atterrit un "coq-boy libre et solitaire", Rocky, qui semble savoir voler. Ginger voit alors en lui le sauveur de toutes les poules ! Car elles n'ont plus le choix : les Tweedy ont investi dans une horrible machine à fabriquer des tourtes au poulet…

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En résumé

Royaume-Uni / 2000 / 1 h 24 min.

​Réalisateur(s) :  Nick Park et Peter Lord

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Nick Park, Peter Lord et le Studio Aardman
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Au début des années 70, en Angleterre, deux copains de lycée s'essayent au cinéma d'animation dans la cuisine familiale, puis décident de fonder un studio pour tenter d'en vivre… Il s'agit de Peter Lord et David Sproxton, et leur studio s'appellera Aardman. Leur premier personnage, Morph, est un bonhomme en pâte à modeler. Cette technique d'animation en image par image restera la marque de fabrique du studio : ils inventent même une pâte à modeler spéciale, la "Aardman Mix" !

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Morph sera le héros d'une série pour enfants diffusée sur la BBC, la chaîne de télévision publique anglaise. Mais les deux compères souhaitent faire des films d'animation pour adultes. Soutenus par une autre chaîne de télévision, Channel Four, ils créent Conversation Pieces (= morceaux de conversations) à partir de conversations réelles, enregistrées puis illustrées en pâte à modeler. La série connaît un certain succès et attire l'attention notamment du chanteur Peter Gabriel, qui leur commande la réalisation d'un de ses clips, Sledgehammer.

Nous sommes en 1986, et un certain Nick Park a rejoint le studio depuis un an, amenant avec lui de nouvelles idées. Il a notamment en tête les aventures d'un chien et de son maître... Ce seront Wallace et Gromit, qui voient le jour en 1993 dans un court métrage de 30 minutes, Un mauvais pantalon. Ce film, comme le suivant, Rasé de près (1995), reçoit l'oscar du meilleur court métrage d'animation. Les deux personnages, typiquement britanniques (ils ne manquent pas l'heure du thé et se nourrissent de cheddar) bénéficient, en plus, d'une technique particulièrement soignée ! Cela n'échappe pas à Steven Spielberg qui leur fait signer un contrat avec sa société de production, Dreamworks, pour la réalisation de cinq longs métrages. Le premier est Chicken run, puis suivent Wallace et Gromit et le mystère du Lapin-garou (2005), puis Souris city (2006),  Les pirates, bons à rien, mauvais en tout (2011) et dernièrement (2015) une adaptation en long-métrage de leur  série pour enfants Shaun le mouton. Ils ont également fait un autre court métrage avec Wallace et Gromit (Sacré pétrin – 2008), des publicités… Cela toujours avec cette bonne vieille pâte à modeler !

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Et les poules ont des dents…
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L'effet comique du film est renforcé par l'aspect des héroïnes, des poules anthropomorphiques qui ressemblent fortement au personnage de Wallace... Elles ont donc, comme lui, des dents ! Un clin d'œil à l'expression célèbre qui dit que quelque chose d'impossible n'existera que quand les poules auront des dents… Mais impossible n'est pas Aardman, et la réussite du film le prouve !

 

Le projet de Chicken run remonte à 1995. Nick Park et Peter Lord obtiennent les premiers financements d'un studio français, Pathé, rejoint ensuite par Dreamworks. Ils écrivent une histoire qui tient d'abord en quelques pages et s'inspire d'un célèbre film de guerre américain, La grande évasion, réalisé par John Sturges en 1963 avec Steve Mac Queen dans le rôle principal. Ginger l'imite d'ailleurs au début du film, quand elle joue au base-ball pour passer le temps… Mais Chicken run n'est pas du tout un remake de cette histoire qui se termine quand même par la mort de 50 candidats à l'évasion ! Parodies, pastiches, allusions, clins d’œil, hommages à d’autres films classiques - notamment de guerre ou d'aventures - enrichissent Chicken Run, et si vous êtes (très) cinéphiles, peut-être en reconnaîtrez-vous certains…

 

Voici comment s'est déroulée la fabrication du film. Une fois les dialogues écrits et le story-board dessiné, les réalisateurs ont fait enregistrer la bande son. De grands acteurs ont prêté leurs voix aux personnages, dont, pour le rôle de Rocky, Mel Gibson dans la version anglaise et notre "Gégé" national, Gérard Depardieu, pour la version française. Côtés filles (et poules), on retrouve Valérie Lemercier pour incarner Ginger et Josiane Balasko dans celui de Bernadette... L'intonation des voix permet aux animateurs d'adapter les expressions de leurs personnages et notamment la position des lèvres. Si le corps des personnages est constitué d'une armature recouverte de silicone, les têtes, bras et jambes sont en plastiline (autre nom de la pâte à modeler) pour pouvoir être modifiés à volonté. Ainsi, pour chaque personnage, on dispose d'une série de bouches ou becs représentant les formes qui correspondent à des sons spécifiques.

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L’animateur loge le bec sur le visage, étale la pâte, prend une image du film, ôte le bec sur le visage, le remplace et répète l’opération… On comprend pourquoi le tournage du film a duré deux ans, malgré une équipe de 80 personnes ! 30 plateaux différents dont le plus grand mesure 18 mètres, 387 poules représentant les mêmes personnages en plusieurs tailles selon l'effet souhaité (30 cm en plan rapproché, 10 cm en plan éloigné), et plus de 220 millions de dollars de recettes pour un budget de 43 millions…

Un gros succès du cinéma d'animation !

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