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Films musicaux

Grease (1978)

C’est l’été, en 1958. Sandy rencontre Danny sur la plage, ils s’aiment et se quittent… Sandy est australienne et doit repartir dans son pays. Mais sa famille décide finalement de rester et elle fait sa rentrée à Rydell High, l’école également fréquentée par Danny. Elle y découvre un jeune homme bien différent de celui qu’elle a aimé : chef de la bande des T-Birds, il frime, conduit une voiture de sport avec laquelle il organise des courses dangereuses et ne fréquente que des filles faciles... La jeune fille si discrète et sensible n’a pas le choix : pour le reconquérir, elle doit intégrer la bande des Pink Ladies ! Leur amour survivra-t-il à leurs différences ?

En résumé

Etats-Unis / 1978 / 1 h 50 min.

Réalisateur(s) :  Randal Kleiser

Acteur(s)John Travolta, Olivia Newton-John, Stockard Channing...

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Un film rock’n roll !
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Grease est un film musical, adapté d’une célèbre comédie musicale de Jim Jacobs et Warren Casey, créée en 1972 à Broadway et jouée plus de 3000 fois depuis. Son titre fait sourire dès qu’on le traduit : ça veut dire “Graisse”... Pas celle des fesses mais celle que l’on met dans les cheveux pour les faire tenir ! La coupe “banane”, grand classique des jeunes garçons des années 50, ne tient en effet que grâce à une bonne dose de graisse. Cela donne le ton : banane et rock’n roll, on est dans un hommage joyeux à la jeunesse de ces années là, où l'éducation se libérait et où tout semblait possible.

Danny, le héros du film, porte bien évidemment la fameuse banane. Pour l’incarner les producteurs font appel à un jeune premier issu de Broadway, qui vient de se faire remarquer dans La Fièvre du samedi soir avec à peu près la même coupe de cheveux : John Travolta. Sorti en 1977, ce film plutôt dramatique raconte la vie d’un jeune homme d’origine italienne étouffé par sa famille et dont la seule distraction est de participer à des concours de disco. Il donna un coup de pouce à la diffusion de la musique disco et, à peine un an après, Grease remet au goût du jour le rock des années 50. Les bandes originales de ces deux films se sont vendues à plusieurs millions d’exemplaires ! Et Travolta se voit pour quelques temps relégué dans des rôles similaires. Il manque de disparaître complètement des écrans quand ils ne sont plus à la mode… Jusqu’à ce qu’une comédie familiale, Allô maman ici bébé, ne le remette en selle en 1989. Puis Quentin Tarantino lui fera retrouver définitivement la gloire avec le rôle de Vince dans Pulp Fiction (1994), dans lequel il se moque d’ailleurs de ses chorégraphies passées dans une scène de danse mémorable avec Uma Thurman…

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Sandy est interprétée par Olivia Newton-John, jeune chanteuse d’origine britannique en train de devenir une star en Amérique. Repérée lors d’une soirée par le producteur du film, elle ne tournera ensuite que peu d’autres films et préférera reprendre sa carrière musicale, encore bien remplie aujourd’hui. Quant au réalisateur, Randal Kleiser, il n’est connu lui aussi quasiment que pour ce film (du moins en France), ses autres réalisations étant surtout des téléfilms ou des séries pour la télévision américaine.

 

Des acteurs et un réalisateur peu connus, un scénario plutôt simpliste… Mais un succès phénoménal ! Grease est ce que l’on appelle un film culte, un phénomène que chaque génération de spectateur (de spectatrices surtout d’ailleurs) fait découvrir à la suivante et ainsi de suite. Pourquoi cela fonctionne-t-il autant ? A cause de la musique bien sûr ! Le rythme donne la pêche, toutes les chansons sont désormais célèbres et ont été reprises de nombreuses fois. Et puisque l’histoire vient de la scène, les chansons s’accompagnent de chorégraphies sur lesquelles les acteurs donnent le meilleur d’eux-mêmes. Si John Travolta est passé par une école de danse et est sollicité par le cinéma pour ce talent, Olivia Newton-John n’a pas vraiment l’habitude… Une seule scène du coup la présente en train de danser, lors du bal, mais elle s’en sort bien ! Le film donne l’impression d’une bonne ambiance potache, ce que les acteurs ne manquent pas de confirmer en interview…

Comédie musicale et teen-movie
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On l’a dit, Grease est d’abord une comédie musicale de scène, qui a connu le succès à Broadway. Broadway ? C'est tout simplement une avenue longue de 21 km, traversant le quartier de Manhattan, à New-York, du nord au sud et parsemée de nombreux théâtres et cabarets, dans lesquels se sont créés et se créent encore la plupart des spectacles contemporains américains. La comédie musicale y est un genre particulièrement apprécié. Il est apparu aux États-Unis d'ailleurs, pour se distinguer des traditionnels opéras et opérettes de la vieille Europe. La musique est celle de l’époque, le jazz puis le rock, nés en territoire américain. Mais comédie ne veut pas forcément dire que le spectacle est drôle ! Par exemple, l’une des plus célèbres d’entre elles, West Side Story, raconte un amour impossible qui se finit de façon dramatique. Néanmoins la comédie musicale reste un spectacle distrayant, où l’on profite de superbes chorégraphies et de chansons entrainantes. Grease est donc né à Broadway puis a été adapté au cinéma, en un "film musical", le terme de "comédie musicale" devant s’appliquer plutôt au spectacle de scène. De nombreuses comédies musicales ont été adaptées au cinéma, et inversement certains films musicaux ont été adaptés ensuite en comédies musicales. C’est le cas par exemple de Mary Poppins, dont le film est sorti des studios Disney en 1964 mais le spectacle créé seulement en 2004.

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Le film appartient aussi au genre du “teen-movie”, un genre typiquement américain se déroulant généralement dans les “high-school” (équivalents de nos lycées), mettant en scène des adolescents pour un public adolescent. En effet, les producteurs savent que ce public est celui qui va le plus souvent au cinéma, donc celui qui rapporte le plus d’argent... Autant écrire des histoires qui parlent de leurs préoccupations !

Le genre est né avec les rebelles des années 50, James Dean dans La fureur de vivre (1955), ou avant lui Marlon Brando dans L’équipée sauvage (1953). Puis il y eut les “beach movies”, des films parlant d’amour à la plage avec, déjà, des vedettes du rock tel Elvis Presley. Mais c’est en 1973 qu’un certain Georges Lucas (oui, oui, le papa de Star Wars) sort un film qui pose les bases du genre : American Graffiti. Cette histoire de quatre amis passant une dernière nuit de fête avant de partir faire des études supérieures déroule tous les ingrédients des succès à venir : des jeunes représentés de façon volontiers caricaturale (l’intello puceau, le beau gosse frimeur, la jeune fille pas si sage que ça…), l’école comme environnement, l’importance de la sexualité… Et une bande originale qui donne la pêche !

Grease veut renouveler ce succès en ajoutant la musique dans la mise en scène (les acteurs ne chantent pas dans American Graffiti). C'est un peu le premier teen-movie musical (si on excepte son illustre prédécesseur West Side Story (1961), qui s'inscrit dans la vague des rebelles).

Mais c’est surtout après, dans les années 80, que se développe le teen-movie avec des films comme Breakfast club de John Hughes (1985). A l’époque les ados sont partout au cinéma ! Dans ces comédies mais aussi dans le film d’horreur (Freddy ou Halloween), dans le fantastique (Retour vers le futur) et… la musique et la danse toujours (Fame, Dirty dancing). Comme toujours dans le cinéma américain, quand une recette fonctionne, on la reprend volontiers !

Grease sur scène à Broadway en 2010

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