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Drames et récits

Rouge comme le ciel (2006)

Mirco perd la vue à l’âge de dix ans et doit poursuivre sa scolarité dans un institut spécialisé. Loin de son père, il ne peut plus partager avec lui sa passion du cinéma. Il trouve pourtant le moyen de donner vie aux histoires qu’il s’invente : il enregistre des sons sur un magnétophone puis coupe les bandes, les colle et les réécoute. L’école très stricte n’approuve pas du tout ses expériences et fait tout pour l’en écarter. Mais Mirco, loin de se résigner, poursuit sa passion…

En résumé

Italie / 2006 / 1 h 30 min.

Réalisateur(s) : Cristiano Bortone

Acteur(s) :  Luca Capriotti, Francesca Maturanza, Paolo Sassanelli...

Mirco Mencacci, une histoire vraie 
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Cette histoire est tirée de la vie d'un véritable ingénieur du son italien, dont le nom a été conservé. Mirco Mencacci est né en 1961 à Pontedera, une petite ville de Toscane. Il perd la vue à l’âge de 4 ans dans un accident domestique : sa sœur lui tire dessus accidentellement avec le fusil de son grand-père. Il intègre l’Institut David Chiossone de Gênes à l’âge de 7 ans mais ce n’est pas dans cette école qu’il développe son extrême sensibilité au son, c’est son papa qui lui offre son premier enregistreur.

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En grandissant, Mirco Mencacci devient musicien professionnel puis producteur de musique. Il crée en 1992 son propre studio d'enregistrement puis un autre en 1999, pour faire cette fois de la post-production sonore et du mixage. Il commence à travailler pour le cinéma, en créant les univers sonores de nombreux films italiens. Au fil de ses expériences, il développe un nouveau système de diffusion qu’il appelle "son sphérique". Mirco a également créé la Fondation "In Suono" dont l’objectif est de créer un parc proposant des balades sonores (bruits naturels et urbains, musique et silence, espaces acoustiques…). Le but de cette opération est de sensibiliser les gens au phénomène de la pollution sonore. Aux dernières nouvelles, faute de trouver des financements en Italie, Mirco serait sur le point d’ouvrir son parc en Angleterre.

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Mais si le film s’inspire de son histoire, ce que le jeune héros vit à l’école pour aveugles est inventé, de façon à insister pour mieux le dénoncer sur le problème de la scolarisation des enfants handicapés en Italie. Ce n’est qu’en 1975 que, sous la pression de certains professeurs - bien représentés ici par le personnage de Don Giulio, le professeur de Mirco - les enfants aveugles (et autres handicaps) purent cesser d’aller dans des instituts spécialisés et commencer d’intégrer des écoles publiques. Aujourd’hui pourtant, en Italie comme en France, cette intégration n’est pas évidente, faute de moyens pour recruter des personnels spécialisés, en plus des enseignants, pour aider les élèves handicapés.

Par sa façon de raconter le parcours d'un enfant qui accède à ses rêves malgré son handicap, sans tomber dans l’excès d’émotion, le film a rencontré un bon succès critique et public en Italie, puis dans divers festivals internationaux. Sorti en France seulement en 2010, il sert encore beaucoup de support à un échange avec le jeune public autour du handicap. Mais c’est aussi un très beau film sur l’enfance, à ajouter à une liste déjà longue de chefs d’œuvres venus d’Italie.

Le cinéma italien et l’enfance
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En effet l’Italie nous a livré quelques-uns des plus beaux films sur l’enfance. Un hasard ? Pas sûr. Au milieu des années 40, alors que la deuxième guerre mondiale n’est pas encore finie, des cinéastes italiens lancent un mouvement qui va s’appeler le néoréalisme. Leur volonté est de présenter la vie telle qu’elle est. Cela reste de la fiction mais le scénario reprend des scènes du quotidien, les acteurs sont souvent des gens de la rue et non des professionnels, ils jouent parfois leurs propres rôles. Les enfants en deviennent vite des sujets de prédilection, car ils renvoient un aspect de l’humanité riche en émotions.

Un des films fondateur de ce mouvement, Sciuscià (Vittorio de Sica - 1946) en fait même ses personnages principaux : les héros sont deux petits cireurs de chaussures qui trafiquent au marché noir pour tenter de réaliser leur rêve, acheter un cheval. Cela tourne mal et à travers eux, le réalisateur dénonce les effets de la guerre sur les personnes les plus fragiles. Parmi les autres grands films issus de ce mouvement et mettant en scène des enfants, on peut citer aussi Allemagne, année zéro de Roberto Rossellini (1946) ou encore Le voleur de bicyclette de Vittorio de Sica (1948).

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Mais le grand cinéaste italien de l’enfance est sûrement Luigi Comencini. Éloigné du néoréalisme dans sa façon de filmer mais abordant néanmoins des sujets graves, il décrit les rapports qu’il juge difficiles entre les enfants et les adultes : c'est le cas dans Heidi (1952), Tu es mon fils (1956), dans L'incompris surtout (1967), son grand mélodrame, puis Les Aventures de Pinocchio (1971), Eugenio (1980), Un enfant de Calabre (1987) jusqu’à son dernier film, Marcellino (1991).

 

Enfin, on ne peut parler du thème de l’enfance dans le cinéma italien sans citer le chef d’œuvre de Giuseppe Tornatore, Cinema Paradiso (1988). On retrouve d’ailleurs beaucoup de ce film dans Rouge comme le ciel : le jeune Salvatore - dit Toto - devient cinéaste après avoir été assistant projectionniste, tout comme Mirco devient ingénieur du son après avoir expérimenté le son sur un vieux magnétophone. Tous deux sont passionnés de cinéma et les films rendent ainsi directement hommage au septième art. Le drame n’est jamais loin mais les rires et l’insouciance de l’enfance aussi !

Sciuscià  (Vittorio de Sica - 1946)

Mirco Mencacci et son double à l'écran (Luca Capriotti)

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Cinema Paradiso (Giuseppe Tornatore - 1988)
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