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Drames et récits

Hugo Cabret (2011)

Dans le Paris des années 30, Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare, une vie rythmée par les horloges qu’il doit régler tout en essayant de ne pas se faire attraper par l’Inspecteur de la gare. Il ne lui reste de son père qu’un automate qu’il essaye désespérément de réparer. Sa rencontre avec le vieux marchand de jouets de la gare, dont le passé est un lourd secret, va changer son destin…

En résumé

États-Unis / 2011 / 2 h 07 min.

Réalisateur(s) :  Martin Scorcese

Acteur(s) :  Asa Butterfield, Chloë Grace Moretz, Ben Kingsley,...

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Martin Scorsese, cinéaste passionné
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Martin Scorsese est né en 1942 à New York, de parents issus de l’immigration italienne. Il a donc passé presque toute son enfance dans un quartier surnommé « Little Italy », en raison de la forte population d’italiens… Un quartier où la mafia aussi s’est installée, ce qui l’a beaucoup inspiré par la suite dans ses films ! L’un de ses premiers, Mean Streets en 1973, raconte ainsi l’ascension de deux jeunes ambitieux dans le milieu mafieux. L’un des jeunes est interprété par Robert de Niro, qui deviendra le grand acteur que l’on connaît en grande partie grâce à Scorsese. Il le fera jouer dans presque tous ses films dont Taxi driver (Palme d’Or en 1976), Raging Bull (sur le milieu de la boxe – 1980), ou encore Les Affranchis, un des grands films de gangsters avec la trilogie du Parrain de Francis Ford Coppola, en 1990.

Mais parallèlement à son activité de réalisateur, Martin Scorsese est un grand passionné de cinéma, une passion qui lui vient de son enfance quand il accompagnait son père voir des westerns (une thématique que l’on retrouve dans Hugo Cabret…). Il est ainsi le fondateur de la World Cinema Foundation, consacrée à la préservation et à la restauration d’œuvres peu connues appartenant au patrimoine du cinéma mondial. D’où son intérêt pour le roman de Brian Selznick quand celui-ci est sorti !

Hugo Cabret n’a jamais existé, de même qu’Isabelle, la soi-disant fille adoptive de Méliès, même si elle est probablement inspirée de sa petite-fille, Madeleine, qu’il a élevé et qui a consacré sa vie à faire connaître les films de son grand-père. Jeanne D’Alcy, en revanche, a bien été son actrice préférée avant de devenir sa femme, en 1925 seulement. Elle était alors propriétaire de la boutique de jouets de la gare Montparnasse dont ils se sont occupés ensemble. Et c’est sans l’intervention d’Hugo qu’un spécialiste du cinéma, Léon Druhot, a retrouvé Méliès et l’a convaincu de montrer à nouveau ses films. A la fin de sa vie donc, il connaît à nouveau un peu de gloire !

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Méliès valait bien la 3D !

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Ce film est une première pour Martin Scorsese : non seulement il n’a encore jamais fait de films pour enfants, mais s’il le fait, c’est parce qu’il pense que cette histoire va lui permettre d’exploiter les possibilités d’une nouvelle technique, la 3D, également appelé cinéma en relief. Ce procédé permet de rendre la profondeur, cette troisième dimension que notre œil perçoit au naturel mais qui impossible à rendre sur un écran plat n’ayant que deux dimensions, hauteur et largeur. Le terme s’applique aussi à l’animation en images de synthèses, car la modélisation d’un dessin sur un ordinateur permet d’en rendre plus facilement la profondeur. Aujourd’hui, toute image peut être retouchée par ordinateur, donc les films sont numérisés et largement diffusés en 3D… Pourtant, cette envie de profondeur n’est pas récente puisque le premier film en 3D, utilisant le procédé appelé anaglyphe (relief créé par deux couleurs, le rouge et le bleu) date de 1915 !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si Méliès avait fait du cinéma plus longtemps, il s’y serait sûrement intéressé… Pour Scorsese, la 3D permet de «créer un lien plus fort entre le public et les personnages ». Dans ce film, la 3D n’est pas un artifice commercial mais bien un élément de l’histoire, qui nous fait ressentir plus fortement les émotions des personnages.

Bon voyage au pays de Méliès !

Brian Selznick et Georges Méliès
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En effet, avant d’être un film, Hugo Cabret est un roman, dont le titre exact est L’invention d’Hugo Cabret. Son auteur, Brian Selznick, né en 1966, a pour grand-oncle le célèbre producteur de cinéma David O. Selznick, producteur de célèbres classiques du cinéma tels King-Kong et Autant en emporte le vent. Il a donc passé son enfance entouré de souvenirs de cet homme et a développé lui aussi une grande passion pour le cinéma…

Bien sûr, il connaissait les films de Georges Méliès et voulait depuis longtemps raconter l’histoire d’un gamin rencontrant le grand homme. Et c’est en découvrant par hasard que ce dernier avait possédé une collection d’automates, puis qu’il l’avait léguée à un musée que tout son récit s’est construit. Le livre est magnifique, alternant textes et dessins en noir et blanc qui contribuent à décrire l’action, comme une bande dessinée. C’est ce qu’on appelle un roman graphique. Il a reçu le prix du meilleur livre jeunesse aux États-Unis lors de sa sortie en 2008. Bien entendu, c’est une façon romancée de voir la fin de la vie de Georges Méliès, mais qui s’inspire toutefois de faits réels.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né en 1861 et mort en 1938, Méliès a été l’un des premiers à comprendre que le cinéma pouvait être un art du spectacle pour tous les publics. Il faut dire que le premier métier de Méliès est magicien… Fasciné par cette nouvelle technique, il achète une caméra, fonde sa société de production, Star Films, et réalise des films qu’il intègre dans ses spectacles de magie. Il découvre par hasard l’un des tout premiers trucages : l’arrêt de caméra, qui lui permet de donner l’illusion de la disparition ou de la transformation d’un personnage. Il en inventera ensuite plein d’autres, encore utilisés aujourd’hui !

En 1897, il crée dans sa propriété de Montreuil le premier studio de cinéma en France, un studio de 17 m sur 66, avec une toiture vitrée dominant la scène, la fosse et la machinerie théâtrale (bien reproduits dans le film). Il recrute des acteurs parmi ses proches et des artistes de rue, il peint des décors somptueux, crée un atelier de coloriage de ses films et réalise ainsi, entre 1896 et 1914 près de 600 petits films enchanteurs, naïfs et poétiques. Mais le cinéma se développe, ses films plaisent moins et la Guerre arrive, ajoutant à ses difficultés financières. En 1923, il se voit obligé de vendre sa propriété de Montreuil. De désespoir, il brûle la quasi-totalité de ses décors tandis que la plupart de ses films sont détruits pour en récupérer le nitrate. Une bien triste histoire racontée dans le livre et le film… Mais cela reste un roman !

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Fonctionnement de la 3D

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