top of page

Fantastique

Le 7ème voyage de Sinbad (1958)

Etats-Unis / 1958 / 1 h 25 min.

Réalisateur(s) :  Nathan Juran

Acteur(s) : Kerwin Matthews, Kathryn Grant, Richard Eyer,…

Sur la route maritime qui le ramène à Bagdad en compagnie de sa fiancée, la princesse Parisa, Sinbad fait escale sur l'île de Colossa. Cette île est habitée par un énorme Cyclope qui retient prisonnier un magicien, Sokurah. Sinbad le délivre et quitte l’ile en catastrophe mais le Cyclope a conservé une lampe magique que Sokurah aimerait récupérer… Pour contraindre Sinbad à retourner la chercher sur l'île, il miniaturise la princesse. Seule la coquille d'un œuf de l'oiseau Roc, qui ne vit que sur Colossa, pourra rendre à Parisa sa taille normale ! À l'aide d'un équipage composé de marins patibulaires, Sinbad s'embarque pour y retourner, mais l'aventure ne fait que commencer...

En résumé
Ray Harryhausen et ses monstres
​

En 1958, le cinéma fantastique se présente encore essentiellement en noir et blanc. Le 7ème voyage de Sinbad est l’un des tout premiers "films à trucs" en couleurs. Une bande-annonce d’époque (en anglais) explique bien la révolution technologique et visuelle promise.

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

 

Comme on peut le voir, le réalisateur du film, Nathan Juran, n’est même pas cité… Il fait en effet partie de ces nombreux réalisateurs talentueux mais presque oubliés aujourd’hui car simples exécutants, à l’époque, de commandes de producteurs sur des films de divertissement. La bande-annonce insiste surtout sur une invention du créateur des effets spéciaux, Ray Harryhausen, qui lui, en revanche, est resté dans les mémoires !

 

Ray Harryhausen, né en 1920 et décédé en 2013, a en effet modelé et animé toutes sortes de créatures fantastiques, captivant des générations d’enfants et influençant ainsi de futurs autres créateurs d’effets spéciaux (par exemple Henry Selick, réalisateur de L’étrange Noël de M. Jack).

Ray Harryhausen a lui-même découvert sa vocation à la vision de King-Kong à l’âge de 13 ans. Les effets spéciaux de Kong, réalisés par Willis O’Brien à base de maquettes animées en image par image, lui font prendre conscience de la force évocatrice du cinéma d’animation. Avec l’aide de ses parents, il se lance tout seul dans la réalisation de petits films en installant un studio dans son garage. Grâce à un ami, il rencontre Willis O’Brien qui lui donne de précieux conseils, dont celui de s’inscrire dans une école d’art. Pendant ses études universitaires, il s’inscrit à un club de passionnés de science-fiction et y fait la connaissance de Ray Bradbury qui deviendra un célèbre auteur de romans de SF. Ensemble, ils inventent des histoires et des films.

Mais Ray Harryhausen commence véritablement sa carrière en 1941 avec des séries animées pour enfants : Puppetoons, (créé par George Pal) puis une série de sa création, Les contes de la Mère l’Oie, encore bricolée dans son garage avec l’aide de ses parents. Enfin, en 1947, Willis O’Brien fait appel à lui pour animer le singe de M. Joe, sorte de mini King Kong. La qualité de son travail est telle qu’il est ensuite sollicité sur nombre de films de science-fiction : Le monstre des temps perdus (1953), Le monstre vient de la mer (1955) ou encore Les soucoupes volantes attaquent (1956), gentiment parodié par Tim Burton dans Mars Attacks (les assiettes qui volent…).

Ces derniers films sont produits par Charles H. Schneer, autre ami qui accompagnera la carrière de Ray Harryhausen, puisqu’ils réaliseront ensemble 12 films en 25 ans. Les plus célèbres sont la trilogie des Sinbad. Le premier sort en 1958 mais les suivants - Le Voyage fantastique de Sinbad et Sinbad et l'œil du tigre - seulement en 1973 et 1977. Il faut encore citer dans les incontournables Jason et les Argonautes, réalisé en 1963 et que nous avons déjà présenté à L’écran du mardi !

 

Le dernier film réalisé par Ray Harryhausen avec ses célèbres maquettes est Le choc des Titans en 1981. Les effets spéciaux numériques commencent à faire leur apparition et le genre du péplum est passé de mode… Mais l’œuvre du maître de l’animation reste encore aujourd’hui spectaculaire et pleine de poésie !

Des trucs avant l’ère numérique…
​

Fabriquer un film comme Le 7ème voyage de Sinbad relève de l’artisanat et de la débrouillardise…

L’histoire ne correspond pas au réel septième voyage tel qu’il est décrit dans le récit originel des Mille et une nuits. L’oiseau Roc y apparaît ainsi dans le deuxième voyage, le Cyclope dans le troisième et les personnages de la princesse et du magicien sont inventés pour le film. Mais peu importe, le récit se tient et évoque bien l’univers exotique des contes du Moyen-Orient !

Le tournage a lieu pour l’essentiel en Espagne. Le pays commence en effet à installer des studios pour exploiter les fabuleux paysages de ses terres intérieures, aux canyons spectaculaires tout-à-fait adaptés à ce type de films. Mais difficilement accessibles ! Une anecdote raconte que l’accessoiriste espagnol avait oublié les sabres des marins mais qu’il n’y avait pas le temps d’attendre qu’il retourne les chercher, à cheval. Il les a donc fabriqués sur place avec du bois et de la peinture argentée.

Le temps de prise de vues réelles est court (quelques semaines) mais celui de la fabrication des effets spéciaux par le seul Ray Harryhausen dans son studio est d’un an et demi ! La bande-annonce rend bien compte de la fabrication d’un tel film : des jeux de caméra pour faire croire à la miniaturisation de la princesse, des acteurs qui jouent pour de faux… C’est encore le cas aujourd’hui avec la technique du fond bleu sur lequel les acteurs jouent en studio et qui permet ensuite l’incrustation d’images numériques. Ray Harryhausen utilisait pour sa part le film tourné en décors réels sans maquettes. Il animait celles-ci, personnages et décors, en le projetant en fond et en masquant certains éléments par des caches noirs, et re-filmait le tout (c’est le procédé de la Dynamation). Il lui fallait énormément de précision. Le résultat est quasi-invisible… Quel talent !

​

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin, nous ne terminerons pas cette fiche enthousiaste sans signaler le nom du compositeur de la musique : Bernard Herrmann, le compositeur attitré d’Alfred Hitchcock, a lui aussi contribué à la réussite du film en signant une bande-son dynamique et magique !

Fonctionnement de la Dynamation

Emprunter le dvd dans les bibliothèques de Tours

Télécharger la fiche complète

Voir le film en Vàd

index.png
En savoir +
bottom of page