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Films policiers

Le chien des Baskerville (1959)

En l'an 1790, Sir Hugo Baskerville, un aristocrate cruel qui règne sur le Devonshire, est attaqué par un énorme chien alors qu'il vient de poignarder une paysanne sur la lande. Depuis, une malédiction semble s’abattre sur la famille : tous les hommes finissent tôt ou tard dévorés sur la lande… C’est ce qui arrive à Sir Charles Baskerville plusieurs décennies plus tard. Son neveu, Sir Henry, arrive alors de Johannesburg pour hériter du domaine familial. Le célèbre détective Sherlock Holmes et son fidèle ami le docteur Watson sont contactés pour veiller sur lui. Holmes est persuadé qu'une intelligence humaine, et non démoniaque, en veut à la famille des Baskerville…

En résumé

Royaume-Uni / 1959 / 1 h 27 min.

Réalisateur(s) :  Terrence Fisher

Acteur(s) :  Peter Cushing , André Morell, Christopher Lee,...

Quand Terrence Fisher et la Hammer dominent le cinéma fantastique…

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Le chien des Baskerville est la deuxième adaptation cinématographique (mais la première en couleur) du roman éponyme de Sir Arthur Conan Doyle publié en 1901. C’est aussi l'une des plus célèbres productions des studios britanniques de la Hammer, qui se sont spécialisés dès les années 50 dans le cinéma fantastique et d’horreur.

Fondée en 1934 par un ancien bijoutier - et acteur amateur - et un directeur de salle de cinéma, la Hammer produit d'abord des comédies de piètre qualité. La société suspend ses activités pendant la guerre puis est contactée en 1950 par un distributeur américain de films de série B. Celui-ci cherche à distribuer ses films au Royaume-Uni et il accepte en échange de distribuer aux États-Unis ceux produits par la Hammer. Elle se lance donc dans la production de thrillers bon marché. Ces films rencontrent un certain succès et l'argent leur permet d'investir progressivement dans de bons scénaristes, de bons réalisateurs, de bons acteurs avec pour finir la construction d'un studio de tournage à Londres.

 

Terence Fisher (1904-1980) les rejoint dès 1951 et devient vite le réalisateur le plus marquant de la firme en se spécialisant, presque par hasard, dans le genre fantastique et horreur... En 1956, sentant une forte demande du public populaire pour des films offrant des sensations fortes, la Hammer rachète les droits des franchises de Dracula et Frankenstein aux studios Universal Pictures. Terrence Fisher se voit alors proposer la réalisation de Frankenstein s'est échappé, avec Peter Cushing (le Sherlock Holmes de notre film) dans le rôle principal. Le succès est immédiat, et Fisher est logiquement choisi pour relancer un an plus tard l'autre série, celle de Dracula, avec Le Cauchemar de Dracula et Christopher Lee (qui joue Sir Henry Baskerville) dans le rôle-titre. Nouveau succès. Terrence Fisher se spécialise ainsi dans le genre fantastique et en deviendra un maître incontesté, auquel se réfèrent encore aujourd'hui nombre de réalisateurs contemporains dont Tim Burton (Sleepy Hollow lui rend directement hommage…)

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La Hammer et Terence Fisher apportent aux mythes de Frankenstein et Dracula une nouvelle tonalité, gothique. Tournés en couleur, ils laissent voir le sang rouge sur grand écran… Les deux acteurs Peter Cushing et Christopher Lee, avec leurs physiques si particuliers, sachant si bien se rendre effrayants, contribuent largement au succès des films. Au total, Fisher signe entre 1957 et 1974 quatre autres Frankenstein et deux autres Dracula, laissant une empreinte indélébile dans l'histoire du septième art en général et du genre fantastique en particulier.

Terence Fisher reste fidèle jusqu'au bout aux studios Hammer. Pour eux, il revisite d'autres grands mythes du fantastique, comme la momie (La Malédiction des Pharaons, 1959), le loup-garou (La Nuit du loup-garou, 1961), le Docteur Jekyll (Les Deux visages du Docteur Jekyll, 1961) ou encore le fantôme de l'Opéra (Le Fantôme de l'Opéra, 1962). Le chien des Baskerville, un policier, semble une bizarrerie au milieu de tous ses films de monstres, mais on y retrouve beaucoup l’ambiance gothique et fantastique de ses autres films !

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Quant à la Hammer, cette société existe encore mais a perdu beaucoup de son succès après le développement dans les années 70 d’un nouveau cinéma d’horreur américain, plus gore, plus ado, auquel ils peinent à s'adapter…

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Un Sherlock Holmes revisité

 

Si ce Chien des Baskerville est aussi réussi, c'est parce que Terrence Fischer a su insérer dans cette histoire purement policière tous les ingrédients du cinéma fantastique : lande brumeuse, château gothique qui évoque celui de Dracula (ce sont d'ailleurs les décors du Cauchemar de Dracula réutilisés),  la musique inquiétante du compositeur habituel de la Hammer, James Bernard... Ce n'est pas tant le chien (dont le déguisement est plutôt raté) qui effraie le spectateur, que l'atmosphère qui annonce son arrivée !

Avant cette adaptation, il n'y avait eu qu'une seule interprétation notable de Sherlock Holmes par un acteur du nom de Basil Rathbone, dans des films en noir et blanc. Ici Fisher utilise les stars habituelles de la Hammer,  Chistopher Lee et Peter Cushing, qui prouvent ainsi l'étendue de leur talent. Christopher Lee montre qu'il peut sortir de ses rôles habituels de monstre. Peter Cushing est un parfait Sherlock Holmes, froid, sec, un des meilleurs peut-être, et il sera d'ailleurs réemployé dans ce rôle pour une série anglaise en 1968.

Les studios Hammer ne se lanceront cependant pas dans d'autres adaptations. Mais Sherlock Holmes n'a pas fini de se montrer sur nos écrans, puisqu'on l'a vu en 2009 et 2011 dans deux superproductions très réussies avec Robert Downey Jr dans le rôle-titre. Tout aussi réussie, la série Sherlock (depuis 2010) le propulse dans notre vingt-et-unième siècle...

Un personnage intemporel qui n'a pas fini de nous distraire !

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Et un très intéressant dossier consacré à la Hammer sur le site d'Allociné...

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