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Cinéma d'animation

L’étrange pouvoir de Norman (2012)

Norman est un enfant incompris… Doté d’un étrange pouvoir, celui de voir les morts, il fait l’objet de moqueries de la part de ses camarades et de sa famille. Mais alors que tout le monde s'apprête à célébrer le tricentenaire de sa petite ville, un de ces fantômes prévient Norman qu'une malédiction pèse sur la bourgade : une sorcière va sortir de sa tombe et réveiller les morts. Du fait de son pouvoir, Norman est le seul capable d'empêcher l'accomplissement de ce mauvais sort…

États-Unis / 2012 / 1 h 33 min.

Réalisateur(s) :  Chris Butler et Sam Fell

En résumé
Laïka, un studio d’animation original
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Voilà une bien étrange histoire pour un film jeune public… Des fantômes et des zombies ! De quoi traumatiser des générations d’enfants ? Heureusement non, car le film laisse une large part à l’humour ! Il est sorti d’un studio au génie bien particulier, le studio Laïka, né au milieu des années 2000 sous l’impulsion d’un jeune homme passionné de cinéma d’animation. Ce jeune homme a de la chance, il s’appelle Travis Knight et il est le fils de Philipp Knight, patron d’une des plus grandes marques de basket au monde (Nike)…

Alors avec tous les sous qu’il gagne, papa offre à son fiston un studio d’animation pour qu’il s’adonne à sa passion ! Enfin presque : il sauve de la faillite un studio existant et y place son fils pour le diriger. Mais c’est ainsi que naît le studio Laïka, et Travis Knight le dirige toujours aujourd’hui. S’il n’a réalisé lui-même qu’un seul film d’animation de ce studio, Kubo et l’armure magique, il s’est fait remarquer ensuite en se lançant dans le blockbuster à effets spéciaux avec Bumblebee, le dernier né de la franchise Transformers.

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A ses débuts, pour relancer l’activité du studio, Travis Knight fait appel au maître américain de l’animation en stop-motion : Henri Selick. Celui-ci vient de finir un chef d’œuvre que vous connaissez sûrement : L’étrange Noël de M. Jack, écrit par Tim Burton. Il aimerait raconter une histoire tout aussi horrifique, qu’il convainc T. Knight de le laisser réaliser. C’est ainsi que sort en 2011 le film Coraline, l’histoire d’une petite fille qui découvre un monde parallèle où ses parents veulent lui coudre des boutons à la place des yeux. Alors que la plupart des producteurs et distributeurs de Hollywood leur avaient refusé de l’aide, ne croyant pas une minute à son succès potentiel, le film remporte l’adhésion du public et des critiques.

Les autres films du studio n’ont, depuis, jamais déçus : L’étrange pouvoir de Norman (2012), Les Boxtrolls (2014), Kubo et l’armure magique (2016) et enfin M. Link (2019)… Tous sont des œuvres originales dans le paysage de l’animation, bien loin du graphisme des films Disney et autres, tant au niveau de l’animation que de l’histoire.

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En effet, ce studio s’est spécialisé dans la technique du stop-motion ou animation image par image. Cette technique a été développée dans les années 1920 par Willis O’Brien pour créer des effets spéciaux pour le cinéma. Par exemple, dans Le Monde perdu (1925) ou King-Kong (1933), il anime ainsi des maquettes de dinosaures ou celle du grand singe, avec un rendu que l’on peut trouver encore spectaculaire aujourd’hui. Et cela même si l’ordinateur a depuis supplanté toute autre technique pour la réalisation d’effets spéciaux… Le stop-motion est choisi encore par de nombreux artistes, car il donne aux images une certaine poésie que l’ordinateur ne permet pas d’obtenir. C’est en tous cas ce que revendique Travis Knight ainsi que d’autres studios ou artistes à travers le monde, tels Aardman en Angleterre (Chicken run, Les aventures de Wallace et Gromit…) ou Wes Anderson (Fantastic Mr Fox, L’île aux chiens).

Un film de zombies pour enfants

 

L’étrange pouvoir de Norman a été écrit par Chris Butler, qui l’a réalisé ensuite avec l’aide de Sam Fell. L’histoire lui a été inspirée par son enfance et en particulier sa relation avec sa grand-mère, disparue trop tôt, avec laquelle il aurait bien aimé pouvoir continuer à communiquer. Il avait aussi très envie de faire un film de zombies pour enfants… Pour lui, c’est un mélange du film Et si c'était vrai... (une histoire d’amour et de fantôme) et de la série télévisée Scoubidou (la camionnette du grand frère y est un hommage direct).

Le titre français a été choisi en référence à son illustre prédécesseur Jack, pour faire vendre le film. Mais l’histoire n’a rien de semblable ! Le titre original est beaucoup plus significatif : ParaNorman, dérivé bien sûr du mot paranormal, qui se dit pareil en anglais et en français.

Et c’est vrai que le film est conçu comme un film d’horreur pour ados, avec des personnages caricaturaux tels la pom-pom girl blonde amoureuse du champion de musculation ou encore des “screamers” (= images pour faire peur) efficaces. Il reste néanmoins peu effrayant, car l’humour prend souvent le dessus sur la peur ! Coraline est beaucoup plus flippant, avec ses personnages troubles faussement gentils, qui finissent par devenir carrément horribles, enfermant la pauvre Coraline dans un piège dont on ne sait pas, jusqu’au dernier moment, si elle va parvenir à s’échapper… On vous le recommande !

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La réalisation d’un film tel que L’étrange pouvoir de Norman est très longue… En effet, pour réaliser une à deux minutes de film avec la technique du stop-motion, une semaine de travail est nécessaire ! Afin de gagner un peu de temps néanmoins, le studio Laïka a développé des moyens de fabrication pour leurs marionnettes faisant largement appel aux technologies modernes. Les éléments qui les composent sont en effet fabriqués à l’aide d’imprimantes 3D.

 

Pour une seule marionnette comme Norman, près de 8000 pièces sont nécessaires afin de prévoir au mieux tous ses mouvements ! Les visages en particulier sont très travaillés, toutes les expressions doivent être possibles. Et bien sûr, en plus des marionnettes, il faut concevoir les décors, les accessoires… En tout, 60 personnes ont été mobilisées à temps plein et 60 millions d’euros consacrés à sa réalisation.

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Une fois tout cela terminé, chaque image du film est capturée à l'aide d'appareils photos. Pendant toute la production, pas moins de 63 appareils ont été utilisés, répartis sur plusieurs angles de prise de vue. A raison d'une moyenne de 42 secondes par plan, chaque prise nécessitait plus de 1000 clichés ! Ces photos ont ensuite été assemblées et corrigées par ordinateur, quelques éléments en 3D ont été ajoutés afin de donner au film une grande fluidité. Le résultat est d’une grande beauté…

Un film à voir absolument donc, pour frissonner, rigoler et se régaler !

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Les inquiétants personnages aux yeux en boutons du film Coraline

Comment fabrique-t-on Norman ??

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