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Drames et récits

Wonder (2017)

August Pullman est un petit garçon né avec une malformation du visage qui l’a empêché jusqu’à présent d’aller normalement à l’école. Aujourd’hui, il rentre en CM2 à l’école de son quartier. C’est le début d’une aventure humaine hors du commun. Chacun, dans sa famille, parmi ses nouveaux camarades de classe, et dans la ville tout entière, va être confronté à ses propres limites, à sa générosité de cœur ou à son étroitesse d’esprit. L’aventure extraordinaire d’Auggie finira par unir les gens autour de lui.

En résumé

États-Unis / 2017 / 1 h 53 min.

Réalisateur(s) :  Stephen Chbosky

Acteur(s)Jacob Tremblay, Julia Roberts, Owen Wilson,...

Différence et harcèlement scolaire

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Wonder est l'adaptation d’un roman du même nom écrit par Raquel Jaramillo Palacio en 2013. R. J. Palacio est une graphiste et romancière américaine. Un jour, elle croise dans la rue un enfant souffrant de malformation cranio-faciale. Comme beaucoup de gens, elle détourne alors le regard… Mais elle s’en est beaucoup voulu après. Elle s’est alors demandé quel pouvait être le point de vue d’un enfant qui subit ça à longueur de journée et s’est lancée dans l’écriture de Wonder. Le roman a été un succès, il s’est vendu à plus de 5 millions d'exemplaires dans le monde.

Une campagne de lutte contre le harcèlement scolaire, baptisée Choose Kind (= choisir d’être gentil) a même été lancée aux Etats-Unis suite à la parution du livre. R. J. Palacio a dit à propos de cette campagne : "La bienveillance ne se décrète pas vraiment. Ce qu'on peut faire en revanche, c'est encourager les gens à adopter le point de vue des autres". En d’autres termes, elle incite à respecter tous ceux qui sont différents. Le milieu scolaire est comme le monde, on y trouve plein de gens avec des différences. Il y a le handicap physique ou mental, mais aussi la couleur de peau ou de cheveux, le poids, ou encore les différents types de vêtements qu’on porte… Et tout cela  est trop souvent source de moqueries et de discriminations. Il y a encore beaucoup à faire pour que cela n’arrive plus et ce livre, comme le film qui en est tiré, veulent agir en ce sens.

Rapidement Hollywood s’intéresse à cette histoire. Les producteurs cherchent quelqu’un pour l’adapter au cinéma, ils pensent alors à Stephen Chbosky. Celui-ci a déjà traité de la difficile intégration dans le monde scolaire avec Le Monde de Charlie, qu’il avait adapté de son roman, Pas raccord. Charlie est un adolescent qui n’a pas de handicap mais a du mal à se faire des amis à cause de sa sensibilité et de ses goûts différents. Chbosky hésite d’abord à se lancer dans le projet mais est définitivement convaincu par la lecture du livre. Il s’entoure de deux scénaristes chevronnés, Steve Conrad et Jack Thorne (scénariste de la série Skins qui parle de la vie d’adolescents) et se met en quête de l’acteur susceptible d’incarner Auggie… L’acteur finalement choisi est Jacob Tremblay, dont l’âge correspond à celui d’Auggie et qui a déjà une belle carrière derrière lui. A seulement 8 ans il a joué un petit garçon séquestré par sa mère dans un thriller, Room. Pour Wonder, il se prépare comme un professionnel, en se renseignant notamment beaucoup sur la maladie dont souffre le jeune héros. Son rôle a nécessité de nombreuses heures de maquillage, en moyenne 1h30 tous les jours, pour lui appliquer une prothèse la plus réaliste possible.

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Une maladie génétique

 

 

Auggie est atteint du syndrome de Treacher-Collins, une maladie génétique, c’est-à-dire liée à la mutation d’un ou plusieurs gènes (il y en a 3 pour celle-ci).  Elle peut être plus ou moins grave, certains malades peuvent ne jamais avoir de malformation. Mais dans les cas plus sévères, c’est le visage qui est principalement atteint : la structure osseuse ne se développe par correctement, en particulier les os qui entourent la bouche. Cela peut entrainer de graves difficultés respiratoires. Il n’y a pas de traitement, la seule solution est de procéder à des opérations chirurgicales de réparation des os. Auggie en a subi 27, mais le résultat, s’il lui permet de vivre, ne lui donne pas encore un beau visage ! Quelques personnalités atteintes de cette maladie essayent de la faire connaître et de lutter contre le dégoût qu’elle provoque : les mannequins Alison Midstokke (américaine) et Jono Lancaster (britannique) ou encore le chanteur canadien Jérémy Gabriel.

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La production du film tenait d’ailleurs à ce que les personnes atteintes de maladies cranio-faciales soient associées au film. Plusieurs organisations comme MyFace et la Children's Craniofacial Association (CCA) ont donc collaboré à Wonder, y voyant une occasion de sensibiliser l'opinion publique à cette pathologie. Les producteurs et l’auteure du roman ont aussi associé un jeune malade, Nathaniel Newman, 12 ans, dont la vie présente de nombreuses similitudes avec le personnage d'Auggie (opérations, parents formidables, entrée tardive et difficile à l’école…). Les situations vécues dans le film, bien qu’inventées, sont donc très réalistes !

Et sa force tient aussi aux différents points de vue abordés : au début on partage ce que vit Auggie, puis l’histoire se concentre sur sa sœur, puis leurs amis Jack et Miranda. Car l’histoire d’Auggie n’est pas que la sienne, c’est aussi celle de son entourage… Le handicap amène beaucoup de contraintes auquel chacun s’adapte comme il peut. Via a ainsi du mal à trouver sa place à côté de ce petit frère surprotégé par ses parents. Sa mère a mis sa carrière de côté, son père refuse de le voir grandir… Mais les difficultés se surmontent mieux quand on est solidaires !

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Trois artistes qui crient haut et fort leur droit d'exister pour ce qu'ils sont

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Grâce au maquillage, Jacob Tremblay devient Auggie Pullman

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Le handicap au cinéma

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Wonder n’est pas le seul film à parler du handicap, de la différence et de leur difficile acceptation par la société. L’un des premiers films à ne mettre en valeur que des personnes atteintes de malformations est Freaks en 1932, un film d’horreur mais surtout une histoire d’amour, qui se déroule dans un cirque où ces personnes sont montrées comme des monstres. Bien que cette pratique ait été officiellement interdite à la fin du 19ème siècle, les cirques continuaient de présenter des nains, des géants, des siamois ou des femmes à barbe dans des numéros de clowns ou de danse. Plus tard, en 1980, Elephant man va raconter l’histoire de Joseph Merrick, un homme dont le corps était entièrement déformé par une maladie génétique et qui se produisait lui aussi dans des foires. Ensuite, c’est plutôt le handicap mental qui est montré avec notamment Rain Man (1988) où Dustin Hoffman joue un autiste surdoué que son frère tente d’exploiter pour gagner de l’argent, puis surtout Forrest Gump (1994) qui raconte l’histoire récente des États-Unis à travers la vie d’un simple d’esprit.

Le succès de ces films rend les héros handicapés plus attachants et  les studios hésitent moins à produire des histoires les mettant en scène. Mais dans ces films comme dans Wonder, on constate que le rôle n’est jamais confié à un vrai handicapé ! Encore un effort à faire, un pas à franchir ? Ce sera peut-être le cinéma français qui le fera… Depuis la fin des années 90, on y voit enfin de vrais handicapés : le héros trisomique du Huitième jour (1996), le frère sourd de Louanne dans la Famille Bélier (2014), l’équipe de basket de Chacun pour tous (2018) ou les nageurs de la série Vestiaires (depuis 2011)… Ces œuvres sont d’ailleurs plutôt des comédies, qui montrent le handicap sans forcer sur l’émotion ou la compassion. Une autre façon de nous amener à changer notre regard !

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